À mon grand désespoir, je passe ma vie à travers un écran de fumée. J’ai grandi avec une mère qui fume et je partage mon quotidien avec mon amour, qui est également fumeur. Sans oublier une belle-famille (que j’adore), grande consommatrice de nicotine. Bien que je n’aie jamais inhalé de fumée (sauf une fois à 17 ans juste pour faire comme tout le monde), mes poumons ne sont pas roses comme je le voudrais. Y a sûrement une alvéole pulmonaire qui porte de grands stigmates noirs dus à toute la fumée secondaire que j’ai pu respirer. Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai dû tourner vivement la tête ou balayer vigoureusement l’air de ma main afin d’échapper à cette fumée qui menace tous les jours de tuer des milliers de personnes. Moi comprise.
Je ne vais pas te parler des effets secondaires de la cigarette puisque sur chaque paquet, on retrouve des images toutes plus horribles les unes que les autres pour illustrer les ravages de la fumée. Je ne vais pas non plus contester ton choix d’être fumeur parce que je crois que nous sommes tous responsables de nos décisions. Je ne vais pas t’énumérer tous les bienfaits d’un mode de vie sans fumée. Tu dois suffisamment en être témoin auprès de ceux que tu côtoies et qui ne fument pas.
Non.
Je sais que la seule personne qui peut écraser pour de bon, c’est toi. Je me doute que c’est difficile, que ça ne se fait pas en un claquement de doigts. Quelqu’un m’a même déjà dit que c’est plus facile d’arrêter l’héroïne que la nicotine. Tu as probablement peur de prendre du poids, d’être plus « sur les nerfs », de ne plus être capable d’apprécier l’alcool comme avant ou de ne plus arriver à te gérer toi-même. Je sais qu’il y a une quantité de raisons de continuer. Pas nécessairement des bonnes. Juste des raisons pour te justifier. Même si je te dis que tu n’engraisseras pas parce que le souffle clair et le bon oxygène que tu vas respirer te donneront envie de faire plus d’exercices. Même si je te dis que tu as la force nécessaire pour affronter tes tempêtes intérieures sans cigarettes pour te servir de béquilles. Même si je te dis que ce n’est pas seulement toi qui bénéficieras de ton nouveau mode de vie, mais aussi ceux qui font partie de ta vie.
Même si je te dis tout ça, c’est TA décision, TA vie et TA santé. Et si jamais tu choisis d’arrêter, personne ne va se moquer ou te juger sur tous les trucs que tu pourrais adopter pour t’aider puisque c’est surtout ta motivation et ta détermination qui les feront réagir.
Avec ce texte, je n’avais pas le goût de te parler de statistiques ou de cancer. J’avais juste le goût de t’encourager et de te dire que tu es capable d’écraser pour de bon.
*Du 15 au 21 janvier aura lieu la Semaine pour un Québec sans tabac. Si tu as envie d’arrêter de fumer, tu peux consulter le site du défi J’arrête, j’y gagne afin d’avoir les meilleurs outils pour y arriver.*