Combien de fois dans votre news feed Facebook avez-vous vu passer le mot ‘’toxique’’ pour désigner une personne? Si l’on parcourt le net à la recherche d’informations sur le sujet, on risque de trouver des centaines d’articles. La majorité d’entre eux arrivent à la même conclusion: «Si vous connaissez une personne toxique, sauvez-vous en courant». Bien que ce soit souvent vrai, par exemple dans un contexte de violence conjugale, cette pensée absolue que toute personne toxique est radicalement mauvaise est néfaste et même psychophobe.
Ce qui définit une personne toxique
D’abord, avant de décider s’il faut supprimer un contact ou pas, il faut savoir identifier ce qui rend certaines personnes toxiques. Voici donc une liste non-exhaustive :
– Cette personne est manipulatrice.
– Cette personne vous fait sentir mal.
– Elle contrôle vos temps libres.
– Elle fouille dans votre vie privée.
– Elle est violente physiquement (ex. coups, pas nécessairement sur vous, parfois contre un mur ou sur un objet).
– Cette personne est violente sexuellement (ex. coercition)
– Cette personne est violente verbalement (ex. cris, parle fort, vous dénigre, etc.)
– Etc.
La décision
Il n’est pas toujours facile de choisir ce qui est le mieux pour nous, surtout lorsque nous sommes avec quelqu’un de toxique. En général, ce genre de personne n’est pas nécessairement mal intentionnée, mais est simplement malade, qu’elle souffre de dépression ou d’un(e) autre trouble/maladie psychologique. Les personnes toxiques ont ainsi bien, plus souvent qu’autrement, besoin de soutien, spécialement dans les moments plus difficiles. Il faut alors prendre en considération la valeur que l’on accorde à notre relation et l’effort que nous sommes prêts à investir pour aider cet individu à guérir, tout en connaissant et respectant nos propres limites.
Ma ligne de sécurité, c’est le contact physique. Je vais supporter la personne et être tolérante envers elle tant et aussi longtemps que sa violence ne me fasse pas mal physiquement, c’est-à-dire tant qu’elle ne me vise pas personnellement avec sa colère, par exemple en me lançant des objets. Ça inclut aussi les violences sexuelles qui, selon moi, ne devraient être tolérées dans absolument aucun contexte. Toutefois, ce sont mes conditions et elles pourraient être différentes pour quelqu’un d’autre. J’ai vécu beaucoup de souffrances de la part de plusieurs personnes toxiques, ce qui m’a permis d’apprendre à différencier les causes perdues des personnes ayant elles-mêmes besoin d’aide.
Ainsi, même si mon partenaire actuel montre quelques traits de personnalité toxiques, j’ai choisi de rester avec lui pour le soutenir dans son cheminement vers la guérison. Je ne l’aurais pas fait s’il refusait d’admettre qu’il y a un problème dans son comportement car, et c’est important de s’en souvenir pour ne pas gâcher toute notre énergie, on ne peut aider les gens qui refusent de s’aider eux-mêmes. Dans tous les cas, vous ne devez rien à l’individu toxique et la décision de lui venir en aide reste la vôtre. Si vous ne vous croyez pas capable de le tolérer, surtout ne restez pas! Votre propre sécurité physique et psychologique prévaut.
Texte par Kamille Michaud