Ma libido intermittente

En cette veille de Saint-Valentin où tous les couples vont avoir envie de se faire des câlins et de passer un moment charnel ensemble, j’ai eu envie de partager les hauts et les bas de ma libido. Ben oui, je suis wild de même. Pourquoi garder ça pour moi alors que je suis convaincue que 90 % des femmes ressentent la même chose. Ok, 90 % des femmes que je connais alors, parce que je sais qu’il y en a beaucoup pour qui le sexe est une priorité. C’est juste que je n’en fais pas partie. Pis j’ai l’goût de partager ça avec vous.

Dans ma jeunesse, j’ai été assez dévergondée. J’ai tripé pas mal et j’ai vécu pas mal d’expériences (désolé, vous n’en aurez pas le récit détaillé, y a toujours ben des limites à être un livre ouvert avec vous, chers lecteurs). J’ai été une fille assez ouverte et game, mais j’ai compris par la suite (lonnnnngtemps après mes conneries) que j’étais surtout une fille qui avait besoin d’affection et d’attention. Heureusement, j’ai évolué et aujourd’hui, je suis heureuse que ces expériences soient derrière moi, même si je ne les regrette pas.

Depuis 10 ans, la séductrice en moi a fait place à la maman. La maman dévouée, fatiguée, motivée, épuisée, stressée, émerveillée, anxieuse… Tout un amalgame d’émotions qui font que mes hormones ont aussi le tournis et se demandent dans quelle direction se pitcher.

Maintenant, j’ai des responsabilités d’adultes. Fini la période « Je-Me-Moi ». En plus de vouloir performer dans ma carrière et dans ma vie personnelle, je veux performer comme maman. Je veux donner le meilleur de moi-même dans tout, mais je n’ai pu assez d’énergie pour en mettre autant dans ma vie sexuelle. On dirait qu’il y a toujours quelque chose de plus urgent à faire, ou de moins fatigant à accomplir.

Fatiguant, faire l’amour ?!?

Les hommes ne comprennent sans doute pas ce passage.

Mais oui, parfois c’est fatigant en maudit mentalement de se mettre en « situation » afin d’accomplir l’acte sexuel. Tu dois te mettre belle et sexy, tu dois allumer ton regard lubrique, tu dois faire l’effort de ne pas être égoïste et faire plaisir à ton homme, tu dois avoir l’air de mettre du cœur à l’ouvrage, tu dois être sensuelle et ouverte à intégrer un peu de piquant et à ne pas toujours offrir les 2-3 mêmes positions. C’est de la job ça, quand tout ce que tu veux c’est t’écraser sur le sofa en linge mou avec un sac de chips pis un drink.

Il y a des journées où je vais me raidir aussitôt que mon chum va m’enlacer parce que je sais qu’il risque d’avoir envie d’aller plus loin alors que moi ça ne me tente pas pantoute. Alors que d’autres soirs, je profite d’une bonne disposition physique et psychologique de ma part, afin de revêtir des dessous plus sexy et de me laisser tenter par un moment coquin à deux. Le problème, c’est que je ne sais jamais quelle option ce sera quand je me lève le matin. Je ne sais jamais si je serai disposée ou non à faire l’amour aujourd’hui. C’est pourquoi je baptise ma libido de libido intermittente. Comme l’option des essuie-glaces sur une voiture. Tu le sais qu’ils sont là, mais comme tu ne connais pas la température d’avance, tu ne sais pas si tu devras les utiliser.

Mais je persévère à essayer de trouver le bon compromis, parce que je sais que c’est important d’avoir une vie sexuelle épanouie pour réussir son couple. Parce que je sais que mon chum m’aime pour ma personnalité, mais aussi parce que mon physique l’attire toujours (j’espère !).

Parce que j’ai envie qu’on réussisse notre vie à deux et que je ne veux pas laisser la vie, les hormones, les circonstances, les épreuves et mon corps décider de l’avenir de notre relation.

Je vais juste apprendre à dealer avec ma libido intermittente.