Anecdote : Mon garçon reçoit des injections au CLSC chaque mois. Lors de son rendez-vous de janvier, je me sentais moche. Moche comme mère, moche comme femme, moche, moche, moche.
(Il faut savoir que depuis quatre ans, Noël est synonyme de microbes, ce qui fait que notre niveau de plaisir est assez bas durant cette période de l’année. Nous sommes davantage en mode survie. Cette année n’a pas fait exception à la règle. En plus, j’étais dans un pic hormonal côté SPM… T’sais, rien pour aider ma cause. Ah, oui! Mon garçon de 14 mois a aussi décidé qu’il commençait à percer ses dents pour de bon, alors j’étais et je suis toujours en déficit aigu de sommeil. Ce qui veut dire que durant le mois de janvier, ma bonne humeur, ma bienveillance et ma patience étaient mises à rude épreuve.)
Durant le rendez-vous, alors que je console mon garçon (parce qu’un vaccin, c’est jamais l’fun), l’infirmière m’explique qu’il est, malgré ses pleurs, un de ses bébés qui pleure le moins; qu’il est le seul bébé allaité du service et que ça doit faire une petite différence dans ce cas-ci en ce qui a trait au réconfort que lui procure l’action de téter; que le ton que j’adopte avec lui est calme et rassurant. Quelques instants plus tard, elle ajoute que quand elle le regarde, elle voit tout de suite que c’est un bébé dont les besoins sont comblés. Puis ces simples mots m’ont fait du bien. Vraiment du bien. Parce que oui, je réponds à ses besoins. Il m’arrive même d’être au-devant de ses besoins. Mais parfois, je suis tellement prise par mon quotidien que je l’oublie. Comme je suis maman à la maison, c’est routinier pour moi de répondre à chacun de ses besoins. Ça fait partie de qui je suis. J’oublie souvent à quel point être mère est un véritable don de soi. Je suis avec mes enfants presque 18 heures par jour, parce qu’en plus, ils ont eu un petit défaut fabrication quand l’ADN du sommeil se formait. Alors, oui, ça se peut que certaines journées, ce soit plus difficile; que j’aie hâte que papa revienne de travailler pour qu’il prenne la relève; que je me sente moche comme mère parce que je leur ai permis d’écouter la télé un peu trop longtemps, que ça me tente pas d’aller jouer dehors avec eux ou de jouer à l’épicerie, au magasin, au ménage ou de faire des bricolages, name it. Oui, ça se peut, pis c’est OK. Parce que les autres journées, j’essaie toujours d’offrir le meilleur de moi, ne serait-ce qu’en répondant à chacun de leurs besoins, aussi mini soient-ils. Malheureusement, dans notre société axée sur la perfection et l’image, on a tendance à oublier qu’être une bonne maman, c’est simplement de répondre aux besoins de nos enfants. Alors, malgré la fatigue, le manque de patience, le tourbillon du quotidien ou le fait qu’on se trouve parfois ben ordinaire, on est de bonnes mères. Rappelons-nous que notre travail est admirable. Soyons fières de nous.
Alors, lors de ce rendez-vous, je ne le savais pas, mais j’avais besoin d’entendre ces paroles et cette femme mes les a offertes gratuitement, sans rien attendre en retour et je l’en remercie. C’est toujours gratifiant de recevoir de beaux mots.
Alors, pourquoi sommes-nous si avares sur les compliments que nous offrons à notre entourage ou même aux personnes que l’on connait peu? Savons-nous à quel point de douces paroles peuvent avoir l’effet d’une caresse dans le cœur des gens? Que parfois, sans le savoir, nos paroles peuvent changer le cours de la journée de quelqu’un? Que ça peut peut-être même la conforter dans ses décisions et ses valeurs? N’ayons pas peur d’être aimables les uns envers les autres. Ne soyons pas timides de complimenter. Au contraire, répandons nos mots tendres et gentils entre mères, entre femmes, entre familles, entre personnes. Répandons l’amour des mots.
En tant que société, je nous souhaite pour 2019 de nous requinquer, de nous remonter les lèvres vers le haut, de nous regarder dans le blanc des yeux pis d’être doux les uns envers les autres.
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