Honnêtement, je n’aurais jamais cru ça possible. Je ne croyais déjà pas en l’amitié entre garçon et fille, alors encore moins en l’idée de rencontrer quelqu’un que j’irai jusqu’à considérer comme un membre de ma famille.
Tout a commencé par une petite amitié : tout ce qu’il y a de plus simple. Et aujourd’hui, tu es le parrain de ma fille. Je me souviendrai toujours de ce moment : la fois où j’ai pleuré et où ma vie ne tenait plus qu’a un fil. C’est à ce moment-là que notre lien a changé, qu’il est devenu beaucoup plus fort. C’est à ce moment-là que tu t’es mis à me protéger comme on protège une petite sœur.
Tu étais le seul avec qui je ne pouvais pas faire semblant. Le seul qui voyait ma peine à travers mon sourire. Tu étais celui qui séchait mes larmes à cause des garçons, celui qui chassait les monstres. Celui que les garçons devaient convaincre s’il voulait m’approcher.
Ensemble, on en a fait du chemin. On en a surmonté des épreuves. Je pourrais déplacer des montagnes pour toi et je me mettrai en travers de la route de chaque personne qui voudrait te briser le cœur, t’utiliser ou te faire de la peine. Je te considérerai toujours comme ma famille, même si, parfois, on est loin. Même si, parfois, on se parle moins.
Aujourd’hui, je te confie une tâche encore plus difficile. Plus difficile que celle de juger le garçon que j’ai choisi. Plus difficile que celle d’essayer de me convaincre de lâcher prise. Je te confie ma fille. Parce que le lien que j’ai avec toi, je veux que ma fille et toi le partagiez aussi. Je veux qu’elle puisse t’appeler si un garçon lui fait de la peine, je veux que tu la protèges, peu importe les dangers. Que tu chasses les monstres sous son lit.
Oui, tu peux aussi lui apprendre à conduire un motocross, à condition qu’elle le veuille aussi et que tu me la ramènes en un seul morceau. S’il m’arrive quelque chose un jour, je veux que tu sois là pour elle. Comme un grand frère, un protecteur. Je ne veux pas que tu sois comme ces parrains qui achètent de gros cadeaux, mais qui ne sont jamais présents. Je veux que tu la voies grandir, que tu la voies faire du vélo sans les petites roues pour la première fois, que tu la voies avoir son permis et son diplôme. Je veux que tu fasses partie de sa vie.
Merci d’avoir veillé sur moi et de m’avoir épaulée dans mes moments difficiles. D’avoir été à l’écoute sans me juger. Je n’aurais pas pu avoir meilleur grand frère que toi. Si un jour une femme rentre dans ta vie, elle sera très chanceuse d’avoir quelqu’un d’aussi exceptionnel que toi. Tu mérites ce qu’il y a de mieux. Une personne aussi merveilleuse que tu l’es. À l’écoute, fidèle et pleine de tendresse. Mais n’oublie pas : elle devra passer le test de ta petite sœur et aussi celui de ta filleule.
On t’aime fort. N’abandonne jamais. On sera toujours là derrière toi pour t’épauler quoiqu’il arrive. Merci de faire partie de nos vies, mon frère.