Tous les matins, je me réveille sans pleurs ni crise existentielle.
Étonnant, non? Parce que selon la société, ma situation est censée me plonger dans une détresse romantique profonde. Trente ans, toujours personne pour me voler la couverture le matin ou manger MES restes de Général Tao dans le frigo. C’est carrément un drame. Une tragédie. Un sujet de commérage lors des brunchs de famille et des soupers entre filles.
Spoiler alert : je ne suis pas en train de manquer ma vie ni de me morfondre sur mon divan comme Bridget Jones.
Je suis célibataire, oui. Volontairement ou pas? Ça dépend des jours… et du vin consommé. Mais dans tous les cas, j’ai arrêté de croire que ma valeur dépendait du fait qu’un homme me tienne la main au souper de Noël. Je tiens très bien ma coupe de vin toute seule, merci beaucoup.
Je suis entourée d’amies formidables, j’ai un petit chien, une carrière qui me stimule et une liberté que beaucoup envient en silence. Oui, je peux partir en voyage quand je veux, regarder Love Island sans jugement et manger du popcorn au lit en mettant des miettes partout parce que c’est MON lit.
Mais ce qui me fascine, c’est l’inquiétude des autres.
— « Et tu es célibataire par choix? Tu es bien là-dedans? »
Comme si le célibat était une maladie incurable qui finirait par me faire adopter 14 chats et parler aux murs. J’ai l’impression que les gens voient souvent le célibat comme une malédiction… digne de Pirates des Caraïbes. Et si finir seule, c’était juste vivre avec soi-même… en paix, en puissance, et avec une télécommande que personne ne me vole?
Alors non, je ne suis pas amère. Ni désespérée. Et non, je n’ai pas besoin de “sortir plus” ou de “revoir mes standards” (puisqu’apparemment, vouloir un homme pas raciste ni homophobe, c’est trop demander). J’ai juste compris que je ne suis pas incomplète. Que je suis plus qu’un statut Facebook ou qu’un +1 à un mariage.
Lorsque l’amour viendra frapper à ma porte, en espérant qu’il m’attrape entre deux séances de self-care, un souper entre filles et un épisode de The Bear, je serai présente. Mais je ne l’attends plus avec les joues couvertes de larmes.
En attendant, je suis là. Trente ans. Célibataire. Et parfaitement bien.



