Je me considère généralement positive dans la vie. La majorité du temps. Mais life is a bitch et elle me ramène souvent en pleine face que ce n’est pas parce que j’ai décidé que ce serait une belle journée aujourd’hui que c’est nécessairement ce qui va se produire.
La psychopop à 5 cents qui dit que la vie met sur notre chemin les épreuves qu’on est capables d’encaisser… j’ai ben de la misère à l’endosser. Pourquoi épargne-t-elle les personnes qui ne le méritent pas et s’acharne-t-elle sur celles qui travaillent fort et font tout pour rester dans le droit chemin?
Est-ce que tout est prévu? Est-ce la somme de nos décisions qui trace le chemin et décide des épreuves à venir? J’avoue que souvent, je ne trouve pas la réponse et je me frustre contre l’univers de ne pas savoir départager mieux que ça.
Je ne dis pas que tout doit être noir ou blanc. Bon ou mauvais. Mais reste que je ne sais pas toujours pourquoi le malheur ou les mauvaises nouvelles tombent la plupart sur des personnes qui, selon moi, mériteraient d’être épargnées.
Je vais raconter une histoire bien personnelle ici…
Mon fils joue au football depuis 5 ans. C’est sa passion, sa raison de se lever le matin. Ça lui permet d’aimer encore plus l’école, puisqu’il fait partie d’un programme sport-études. Pas un matin ne passe sans qu’il ait le goût d’aller rejoindre ses coéquipiers en classe et qu’il n’ait envie de rester après l’école pour les pratiques.
La COVID lui a volé une année de jeu en secondaire 3 et son temps de jeu a été limité en secondaire 4 pour faire place aux finissants. Cette année, c’était à son tour de briller. Ses quatre années d’effort allaient enfin lui permettre de passer beaucoup de temps sur le terrain. De se faire voir des recruteurs et surtout de démontrer que tous les efforts qu’il fait depuis 5 ans n’ont pas été vains.
Tout allait rondement depuis le jour 1 de la saison. Des statistiques impressionnantes, du plaisir manifeste à chaque match, de la détermination à chaque présence sur le jeu. C’était tellement beau à voir que juste de l’écrire, je deviens émotive.
Lors du dernier match de la saison régulière, l’équipe étant assurée d’une présence en série, il ne restait qu’à boucler le dernier match pour connaître notre position finale au classement et déterminer notre prochain adversaire. Mon fils jouait avec du feu dans les yeux et j’avais hâte de sceller l’issue du match pour qu’il puisse célébrer leur arrivée en séries.
À moins de 10 minutes du match…BANG! Une collision avec le quart-arrière de l’équipe adverse est venue tout anéantir pour mon joueur préféré.
Commotion cérébrale, il doit quitter le terrain…et même les lieux, puisque le bruit et les lumières trop fortes contribuent à accentuer son mal.
En une seconde, tout venait de basculer.
Sa saison probablement terminée, avant même le premier match des séries. Je revois son visage en larmes dans le vestiaire et j’ai encore le coeur serré. J’ai pratiquement pleuré autant que lui et même plus parce que je sais tous les efforts qu’il met chaque jour dans sa passion. C’est un trait que nous avons en commun lui et moi. On se donne à fond à 100% dans ce qu’on fait et on aime performer.
Alors qu’il devait entrer dans le dernier droit de la saison, le moment le plus excitant…voilà que la vie lui envoyait une épreuve à traverser et lui retirait ce qu’il aime le plus.
J’ai trouvé ça tellement injuste.
Pourquoi lui?
Je sais bien qu’il pratique un sport qui comporte un risque élevé de blessures et qu’il a été chanceux de n’en avoir aucune en 5 ans. Que ça aurait pu arriver à n’importe qui. Mais j’en veux au destin que ça lui arrive à lui. À celui qui travaille fort, qui fait tout dans les règles et qui ne méritait pas de voir sa saison se terminer ainsi.
J’ai plein d’autres exemples comme ça. Des amis, des connaissances à qui il arrive toujours plein de choses poches alors que ce sont les meilleurs humains du monde.
On dirait que je ne comprends pas la sélection qui se fait là-haut quand vient le temps d’attribuer les coups durs et les malchances. Et je ne suis pas catholique. Ni trop croyante en général. Mais j’ai toujours cru qu’une force supérieure à nous pouvait avoir une incidence sur le court des choses. Pis ça me fâche qu’elle manque souvent de jugement dans sa distribution de malheurs.
Je sais bien qu’il y a pire qu’une commotion, qu’il est jeune, qu’il récupérera sans doute rapidement et que ce n’est pas un cancer ou toute autre maladie incurable.
Mais je trouve quand même que c’est souvent injuste. Life is a bitch…sometimes. Et elle nous rappelle que c’est pas nous qui avons plein contrôle sur tout.
Parfois je l’accepte, mais parfois c’est difficile.