Ils sont nés heureux, Mais la vie les rend malheureux. Conçus de parents unis, Que la vie a désunis.
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Malade invisible
Dans ma presque nudité, je suis marquée au crayon indélébile. La plupart des gens que je connais ne le sauront jamais, comme si je menais une double vie. Je fais partie de ces malades invisibles, ceux qui perdent davantage de visibilité lorsque l’étiquette leur est finalement attribuée. Des maladies difficiles à diagnostiquer parce qu’elles ne sont pas quantifiables, qu’elles ne se voient pas dans un microscope. Je me nomme Audrey, j’ai 29 ans et je suis atteinte d’une maladie mentale.
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Mange, pleure, aime
Jamais je ne m’étais trouvée grosse avant. Même quand j’étais enceinte. Même quand mes amies portaient du 0 ou du S, et que moi je me promenais toujours entre le M et le L ou la taille 9 ou 11. J’avais toujours su que je ne serais jamais mannequin. J’étais pas assez grande. Mais jamais je ne m’étais dit que c’était parce que j’étais trop grosse pour l’être.
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Éclipse le groupe vocal
Faire partie de cette chorale m'a permis de développer ma confiance en moi et de me faire connaître une super gang de gens dévoués pour la chorale. Quand tout ce que tu as à faire c’est apprendre tes chansons et répéter avec les filles et Vincent, le seul homme de notre chorale.
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Montée de lait sur la rentrée
D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours D-É-T-E-S-T-É la rentrée. J’ai en horreur les magasins qui nous bombardent de circulaires et d’annonces sur le retour à l’école dès la mi-juillet. Genre, j’ai le goût de vomir quand j’entends l’expression « rentrée des classes ». Sans farce. C’est puissant comme dégoût.
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Le porte-clefs
Un jour, en l’entrelaçant, ses lèvres ont frôlé les miennes et mon cœur s’est affolé. Je ne lui ai jamais demandé s’il avait senti les palpitations dans ma poitrine cette journée-là, par contre, notre étreinte a semblé durer une éternité.
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Ma nouvelle indépendance amoureuse
Et même si, au début, j’ai paniqué à quelques occasions quand il ne me rappelait pas comme il me l’avait dit et que ça a pris quelques mois avant que je chasse mes anciens patterns, je peux dire que je suis vraiment arrivée à une autre étape. J’ai développé mon indépendance amoureuse.
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J’habite en 1980.
Des fois, un léger attroupement se forme sur le perron. Des mamans avec un verre à la main riant et papotant ensemble pendant que les enfants jouent à la tag. Ou quelques mamans en train de discuter sur le bord de la rue pendant que les enfants jouent sur les terrains autour. Papa qui arrive du travail et les trois enfants qui courent lui raconter leur journée.
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À toi, mon amie qui souffre…
Je le vois dans tes yeux parfois éteints, dans ton sourire un peu forcé qui n’arrive pas à allumer ce regard pétillant qui m’a séduite la première fois qu’on s’est rencontrées. Je le vois aussi dans ta façon de marcher les épaules voûtées, comme si tu portais, un peu plus à chaque pas, un nouveau fardeau.