Il y a quelques jours, mon fils de 10 ans s’est fait opérer d’urgence pour une crise d’appendicite. Au-delà de la peur que j’ai pu ressentir, de l’inquiétude qui m’a serré la gorge, de l’angoisse de le savoir à la merci d’un médecin inconnu qui tenait sa vie entre ses mains, j’ai aussi réalisé à quel point le système de santé peut nous faire vivre un cocktail d’émotions autant positives que négatives.
Et aujourd’hui, j’ai eu envie d’en parler. Juste pour démontrer que derrière chaque expérience, on apprend et on réalise toujours quelque chose.
De voir mon ti-homme se torde de douleur n’est pas quelque chose de facile. Toute mère qui voit son enfant souffrir donnerait n’importe quoi pour lui enlever son mal. Je ne fais pas exception. J’aurais accepté de me faire réparer une carie à froid pour lui éviter son opération. Quand j’ai vu son bras se faire piquer par la vilaine aiguille, lui qui est du même groupe sanguin que moi, j’ai fermé les yeux. Je ne voulais pas voir les siens se gorger de larmes à la vue du soluté qui allait le nourrir alors que je savais très bien qu’il aurait préféré déguster une bonne fondue en famille.
Quand je l’ai vu dans son affreuse jaquette d’hôpital se faire tâter le ventre par des infirmières, des médecins, des étudiants en médecine, j’avais envie de leur crier de lâcher mon bébé. Lui qui montrait toute sa vulnérabilité et sa naïveté d’enfant dans une chemise bleue ouverte derrière et qui ne demandait qu’à retrouver le confort de son pyjama. J’avais envie de sentir son odeur, celle qui lui appartient, mélangée à celle du savon que j’utilise pour faire la lessive. Pas celle des désinfectants et des autres malades.
On en a beaucoup à raconter contre le système de santé. On parle du budget de Gaétan Barrette et de tous les autres avant lui, des erreurs médicales, de l’attente interminable autant à l’urgence que pour obtenir une date d’opération. Payer 10 $ de stationnement par jour afin de rester avec son enfant malade en plus de la journée de travail perdue, oui, ça peut être fâchant. Si tu ajoutes 2 ou 3 repas (repas est un bien grand mot) pris à la cafétéria, ça peut vite se transformer en journée qui coûte cher, surtout si les deux parents décident de rester sur place. Non, l’hôpital n’est pas un hôtel 4*, ni même un 2*. Dormir sur un petit divan aussi dur que le plancher, entendre les machines sonner toutes les demi-heures ou se faire déranger par les infirmières qui font leur ronde à tour de rôle dans la chambre, c’est loin d’être des vacances de rêve. Sans parler de la nourriture qui est offerte à ton enfant, que tu voudrais dont soumettre à la meilleure diététiste afin qu’elle pimp l’assiette avec des fruits colorés. Je le sais qu’il y a beaucoup de choses qui sont dénoncées dans les journaux ou à la télé. Je le sais parce que moi aussi je chiale. J’ai chialé cette journée-là quand j’ai dû attendre 8 heures avant que mon fils passe sous le bistouri. Et je le ferai probablement encore quand je n’arriverai pas à obtenir de rendez-vous pour le prochain virus qu’il attrapera.
Mais pendant les 48 heures que nous avons passées à l’hôpital pour sa crise d’appendicite, j’ai pu constater à quel point ceux qui y travaillent le font avec cœur. Ce n’est peut-être pas le cas de tous, mais je n’ai que de bons mots pour ceux qui ont pris soin de mon fils. De les voir s’affairer autour de lui afin d’assurer son confort, d’écouter leurs encouragements et de les entendre dire à quel point il était courageux a mis du baume sur notre cœur fragile de parent. Et comme ils ont été solidaires les uns avec les autres afin d’offrir à mon fils le meilleur, je ne peux que m’incliner devant le travail qu’ils ont fait. Pendant ce court séjour, j’ai pu apprécier leur dévouement. Et je n’ose même pas imaginer quelle serait ma reconnaissance si j’avais un enfant malade qui doit effectuer de longs séjours à l’hôpital.
Je remercie souvent le ciel d’avoir un enfant en santé, mais ça prend tout son sens lorsque sa vie est soudainement en danger.
*Je tiens personnellement à remercier le personnel de l’hôpital Le Gardeur de Terrebonne, le Dr Després ainsi que le département de pédiatrie.*