Qui suis-je et qu’est-ce que je veux ?

J’ai 34 ans pis je cherche encore mon identité.

Je sais pourtant qu’on ne devrait pas se définir par une seule case. Qu’on peut être ce que l’on veut ! Savoir qui on est, oui, c’est important, mais l’on ne devrait pas se mettre de pression avec ça. On vante beaucoup l’authenticité, à quel point c’est important d’être nous-mêmes et de présenter une version honnête de soi. Mais si j’ai moi-même de la difficulté à m’identifier, à me trouver, à me représenter… qu’est-ce que je fais ?

Qu’est-ce que je voulais ?

Qu’est-ce que je veux ?

Qu’est-ce je voudrais ?

Je voulais la vie de banlieue. La maison, les enfants, le chum, le BBQ, le chat, la piscine, le chalet… la parfaite vie typique, telle qu’on la connaît au Québec depuis des décennies. J’ai aussi voulu la vie de bohème. Mon grand loft tout blanc situé sur le Plateau, rempli de livres, de chandelles et de hamacs suspendus. Pas d’enfants, juste le chum pis peut-être le chat. Pis une piscine sur le toit, pourquoi pas ?

Je veux finir de payer ma maison. Pour pouvoir me dire que je l’ai aimée jusqu’au bout. Que j’ai eu raison de la choisir et que je n’ai pas voulu la changer pour une plus grosse ou une plus pratique.

Je voudrais aussi avoir ma maison sur le bord de la mer. Un jour. Je me le souhaite de toutes mes forces.

Je voulais être prof pour les congés. Je voulais être journaliste pour les mots. Je voulais être G.O. dans un Club Med pour les voyages.

Je veux me lever le matin en ayant encore du plaisir à faire le métier que je fais. Même si je rêve parfois et même souvent de faire autre chose.

Je voudrais prendre ma retraite de façon sereine. Avec un sentiment de fierté, pas parce qu’on pense que je suis finie. Pas parce que je suis au bout du rouleau.

Je voulais que tout le monde m’aime. Mes parents, mes profs, mes patrons, mes chums, mes amis. Même les inconnus. Je voulais que tout le monde me croise en se disant : « On ne la connaît pas, mais on l’aime déjà ».

Je veux… Merde ! Je veux encore que tout le monde m’aime. Même si je réalise de plus en plus avec le temps que ce n’est pas possible.

Je voudrais faire la paix avec l’opinion des autres. Je voudrais me sacrer complètement de me faire aimer ou non.

Je voulais, je veux, je voudrais… j’ai parfois l’impression que ma vie se résume à ça. Ce que je voulais je le veux encore et je le voudrai sans doute toute ma vie. J’ai tu juste appris à baisser mes attentes ?

Est-ce que c’est normal de toujours remettre en question ce qu’on désire et de toujours chercher à savoir qui on est ?

Est-ce que je serai toujours tiraillée entre un rôle de parfaite femme au foyer digne de Desperate Houswives ou un rôle de femme libérée dans Sex and the city ? Est-ce que je peux vouloir 1001 choses pendant 5 ans et en vouloir 1001 autres les années suivantes ? Ou les vouloir toutes en même temps. Ou bien est-ce que je devrais apprendre à ne rien vouloir du tout pour ne pas être déçue ?

Je pense que je ne le sais pas encore complètement ce que je veux. Pis ça se peut que je ne le sache jamais.

Pis même si je suis Jennifer/maman/conjointe/éducatrice en garderie/cofondatrice de Folie Urbaine/instructrice de Zumba/ambassadrice des Boutiques Pentagone/chroniqueuse radio occasionnelle pour moi, ce ne sont que des qualificatifs pour m’identifier. Pas pour définir réellement qui je suis.