Mon pays, c’est l’hiver…
Mon pays, cela ne lui aurait pas tenté d’être n’importe quelle autre des 3 saisons?
Le gel, le verglas, la tempête.
Voilà 3 mots qui me donnent froid dans le dos.
Littéralement.
Quand il arrive, habillé tout de blanc et prêt à glacer tout ce qu’il touche, je ne sais où fuir, où me réfugier.
Devant lui, je suis figée, de peur et de froid. Quand je regarde la météo à venir, c’est presque comme regarder un film d’horreur; j’entrevois à peine la prochaine scène qui m’attendra en ouvrant mes stores le matin.
J’ai toujours déprécié la saison hivernale!
La guédille au nez, les cils frigorifiés, la tremblote qui s’empare de moi.
Allez, ouste les tempêtes et la pluie verglaçante! Tu me gèles sur place!
Or, ma terreur s’explique, en partie, par un accident majeur que j’ai eu, il y a presque 10 années, en hiver évidemment.
Depuis, je revis l’accrochage et les sensations qui m’ont foudroyées cette infâme journée-là.
Je rentrais chez moi, le soir et sur une autoroute mal éclairée, une voiture m’est rentrée dedans à environ 130 km/h alors que je roulais à 90 km/h!
C’était sur une voie de service à 2 voies et j’avais bien vu la voiture approcher rapidement, car il était tard et il n’y avait que nos 2 automobiles sur cette route.
Je me souviens m’être dit que le véhicule s’en venait hâtivement et que c’était peut-être même une patrouille de police due à la vive allure, mais j’avais également eu le temps de penser qu’elle passerait à côté de moi.
Ce bruit, cet éclat de sons, de tapage infernal, de froissement et surtout l’impact sonore de la tôle qui se compresse ainsi que celui de la vitre qui éclate en fracas…
Je me rappelle amèrement de mon corps qui se projette et de la demi-seconde où j’ai eu la conscience de me dire: « ça y est, voici la fin! »
La collision fût brute, compacte.
La fautive m’a trainée sur quelques mètres, avant de m’envoyer réellement dans les champs, en me faisant virevolter en une danse terrifiante. Ma mésaventure s’est arrêtée à quelques pas d’un fossé, détail, qui aurait certes changé ma Destinée…
Sur les lieux, aucune trace de freins, rien. La conductrice assure qu’elle ne m’a jamais vu. Comme si j’avais été invisible, jusqu’à ce à qu’elle m’aperçoive quelques secondes avant l’incident. Bref, rendue “dans” ma valise!
Elle est partie des lieux en ambulance et la passagère m’a avoué que son amie était en train de la regarder et de lui jaser en rigolant (donc, qu’elle avait quitté la route des yeux).
Cela marque à jamais.
Psychologiquement. Beaucoup.
Physiquement, j’aime croire que mes Anges gardiens m’ont protégée.
La carcasse de mon auto parle en soi… tout le monde qui l’a vue s’entend pour dire que c’est incroyable que je sois sortie de là, “indemne”. MERCI la Vie!
Pourtant, avant même ce moment traumatisant, j’ai tenu l’hiver en haine.
Il y a un je-ne-sais-quoi qui me met en rogne lorsque la saison morte arrive sournoisement.
Cela doit être mon sang chaud latino qui clache avec les degrés sous zéro.
Appelez-moi le grinch de l’hiver!
J’aimerais réellement pouvoir hiberner durant cette période. Être encore plus casanière que je le suis déjà. Fermer le verrou de ma porte, allumer mon foyer et siroter du thé pendant 3 mois, enroulée dans ma doudou favorite; voilà mon rêve.
Impossible! J’ai deux petits amours qui regardent par la fenêtre, les yeux brillants, un pied déjà dans la porte, qui sont excités et impatients d’aller jouer dehors!
*pouf! Avez-vous entendu mon rêve se volatiliser?
Alors, je m’habille chaudement, pour ne pas spécifier avec 4 couches de vêtements (!) et j’y vais, jouer dehors…
Je crois que leurs rires et la joie qui les animent finissent pas me réchauffer et peut-être aussi, dans un petit coin de mon cœur, raviver mon âme d’enfant qui s’amuse.
Qu’est-ce que je ne ferais pas pour eux?