Ça a commencé en regardant Johnny sortir Bébé de son coin. The time of my life pour moi aussi.
C’était mon premier coup de foudre.
Le début d’émotions dans mon bas ventre et même un peu plus bas chaque fois que Johnny dansait dans sa chambre avec Bébé en envoyant valser son chandail blanc pour y coller son torse nu.
Souvenir doux à ma mémoire.
J’ai commencé à m’intéresser à l’amour.
Roméo Dicaprio a, à son tour, volé mon cœur en même temps que celui de Juliette. J’en pleurais ma vie au cinéma. Le premier film que je suis allée voir seule. Solitaire autant que délaissée par mes amies, j’étais assise dans le noir à m’abreuver des vers de Shakespeare en oubliant même de me gaver de popcorn. Je l’ai vu deux fois. Seule lors des deux reprises, à pleurer aux mêmes scènes, à vouloir trouver l’amour, à ne plus y croire quand ça se termine mal, à aimer Leo au point d’écrire son nom partout dans les cases blanches de mon agenda et à vouloir monter à bord du Titanic pour le retrouver une fois qu’il avait quitté la ville de Vérone pour Southampton. Pis moi, je l’aurais laissé embarquer sur la porte en bois qui voguait au milieu de l’Atlantique. Je suis certaine qu’il y avait l’espace nécessaire.
Il a eu sa place longtemps, Leo. Tout comme Patrick. Mon cœur balancera toujours entre les deux. Même si l’un est mort et l’autre vieillit et s’intéresse juste à des top-modèles. Mais je te pardonne, Leo, et repose en paix Patrick.
Grâce à vous deux, ou à cause de vous deux, j’ai vu le plus beau de l’amour au cinéma. Et aussi le plus triste.
J’ai aussi vu Charlize vivre le plus beau mois de novembre avec Keanu.
J’ai vu Ali et Noah vieillir ensemble malgré les épreuves et la maladie. Si seulement quelqu’un pouvait m’aimer comme eux se sont aimés.
J’ai vu Landon acheter une étoile à Jamie lors d’une promenade inoubliable. J’ai soudainement trouvé tous les autres cadeaux insignifiants.
J’espère qu’un fantôme d’amour veillera sur moi et que je n’aurai pas besoin de Whoopi pour l’entendre.
J’ai tellement versé de larmes en regardant l’amour et ses variantes au cinéma. J’y ai cru si souvent, j’ai cherché des garçons comme eux, des hommes ensuite. J’ai cherché un idéal qui n’existe sans doute pas. Je sais, je suis pathétique.
Oh, j’ai trouvé l’amour à plusieurs reprises.
Celui qui m’a fait voir la vie en rose, qui m’a aussi causé des émotions dans le bas du ventre. Celui avec lequel je me suis sentie pousser des ailes. Celui qui m’a blessé, celui qui m’a fait douter, qui m’a fait angoisser. J’ai connu la sensation d’amour à sens unique, l’amour qui déserte le cœur.
J’ai connu des garçons au cœur de pierre, des hommes avares de sentiments, des garçons malhonnêtes, des fréquentations si éphémères que j’ai oublié leurs noms.
J’ai eu mal, mon doux que j’ai eu mal au nom de l’amour.
Mon cœur a souffert de multiples fractures qui ont guéries avec le temps, mais qui, parfois en cas de pluie, se réveillent en même temps que l’humidité. Et elles se permettent de me rappeler qu’elles ont déjà existé.
Mais maintenant, j’ai grandi. Je suis devenue une grande personne qui croit toujours en l’amour puisqu’elle l’a trouvé il y a près de 14 ans. Ce n’est peut-être pas avec Leo ou Patrick. De toute façon, qui sait, j’aurais peut-être été déçue qu’il ne soit pas comme Roméo ou Johnny. Je n’ai peut-être pas d’étoiles à mon nom et le mois de novembre me semble toujours morose.
Mais je lui ai écrit un livre comme Ali pour Noah. Pour qu’il ne m’oublie pas. Jamais.
Pis s’il part avant moi, j’espère qu’il sera mon fantôme d’amour.