Souvent, quand je regarde les nouvelles à la télévision et je vois des catastrophes comme les feux de forêts en Californie, les inondations, les ouragans, les tornades et les éruptions de volcan, ce sont toutes des choses qui me touchent. Mais en même temps, je suis si loin et ça ne semble arriver qu’aux autres. Je vois les gens qui doivent repartir à zéro avec leurs familles, mais chaque fois ils sont solidaires et se serrent les coudes.
Moi, je suis dans le confort de mon foyer et je me dis qu’on est vraiment chanceux de ne pas vivre de telles tragédies. J’ai un moment de réflexion passager et très court, parce que le lendemain matin lorsque je me lève, la vie continue et ma réalité me rattrape. Mes obligations, ma routine, les enfants, le travail et ça continue jusqu’au prochain événement que vois relaté à la télévision. Ensuite, je vois les inondations ici au Québec et je m’inquiète soudain un peu plus, vu la proximité. C’est dans ma province, parfois très près de chez moi.
Mais encore là, cette pensée s’efface dès que la routine et cette vie si occupée et si rapide reprennent leur cours. Parfois, je ne peux même pas l’arrêter une seconde pour prendre mon souffle.
En avril dernier, lors de la tempête de verglas, BOUM tout est devenu noir en un instant. Petit moment de panique. Puis j’ai tenté de me calmer. C’était dû au verglas et à la neige, ça allait se calmer bientôt. Mais moi je paniquais intérieurement, parce que je devais montrer l’exemple.
Mon mari lui, dans ces situations, est comme un enfant. Il est tout content de sortir la génératrice, on branche la pompe (pour ne pas avoir d’inondation, évidemment) et ensuite on branche le frigo, question de ne pas perdre toute la nourriture. Un petit chauffage d’appoint, une petite lumière. On se couche en espérant que le lendemain ce soit réglé.
Six heures du matin, toujours pas de courant. Misère, je dois fermer ma garderie car il m’est impossible de recevoir les enfants et ce, même si les parents non plus n’ont pas de courant. Je commence vraiment à trouver cela moins drôle et malgré l’utilité de la génératrice, il ne faut pas se le cacher, c’est bruyant cette machine. Je sais que je suis chanceuse de l’avoir mais un moment donné, les nerfs veulent flancher et je veux retrouver le SILENCE.
On sort les cartes, on s’assoit ensemble, on rit, on s’amuse, on triche parfois mais c’est sans importance, car le temps semble s’être arrêté.
Soudain, on entend l’arbre de notre voisin casser et tomber dans notre entrée, ce qui nous a causé toute une peur. Une autre branche s’est cassée, il y avait des débris partout et je me suis dit que nous étions chanceux que notre maison n’ait pas été touchée.
Le lendemain soir, je regarde dehors et le lampadaire est ouvert, je ne comprends pas ce qui arrive. Mes voisins d’en face ont de l’électricité contrairement à nous. Je me suis couchée un peu frustrée de voir le lampadaire qui éclaire la rue devant chez moi alors que nous baignons toujours dans le noir.
48 heures plus tard, à bout de nerfs, je me suis décidée à me rendre chez ma mère pour prendre une douche. Mais je n’ai pas eu à me rendre très loin, puisque mon fils m’a envoyé une vidéo stipulant que nous avions de l’électricité. J’étais tellement contente que tout revienne à la normal. J’étais tellement reconnaissante envers tous ceux qui ont travaillé si fort pour tout rétablir. J’ai fermé toutes les lumières pour n’utiliser que le strict minimum afin d’éviter qu’elle ne disparaisse à nouveau.
Aujourd’hui, c’est déjà du passé et la vie a repris son cours. Travail, enfants, routine : on court comme des fous et on prend tout pour acquis.
Et vous, avez-vous pris le temps pour y penser?