Bourgouin-Martin déménagent

Les Bourgouin-Martin déménagent — Les visites

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La première fois qu’on a mis la maison en vente, on était pas mal naïfs, on pensait que ça prendrait plusieurs semaines avant d’avoir des visites. C’est comme si on avait appuyé sur le bouton play d’un film et qu’on pensait qu’il y aurait plein de previews avant que celui-ci ne commence.

On pensait avoir le temps de se faire à l’idée de voir la pancarte devant notre maison, qu’étant donné la saison, ce serait moins propice aux visites, que nous avons un type de maison non conventionnel qui n’est pas nécessairement pour une large clientèle. Bref, nous n’étions tout simplement pas préparés pour la suite.

Quelques jours plus tard, lorsque nous avons reçu l’appel de notre agente immobilière afin de prendre rendez-vous pour une première visite, nous avons été pris de court! Déjà? Pourtant, j’avais encore en tête le souvenir de mes parents vendant leur maison en 48 heures il y a plusieurs années. Mais la mémoire étant parfois sélective, je ne me rappelais pas à quel point les choses pouvaient aboutir vite.

Après avoir effectué un ménage de fond en comble de la maison, c’est moi qui ai accueilli toute seule le premier visiteur ainsi que l’agent accompagnant celui-ci. Un peu stressée de ne pas avoir mon chum à mes côtés, j’espérais ne pas avoir à répondre à trop de questions. J’avais peur d’avoir l’air mal informée, d’avoir l’air de cacher des choses en ne disant rien et de ne pas répondre comme il faut à cause du petit stress qui embarquait. En les attendant, je regardais ma maison et j’avais l’impression de voir apparaître des défauts que je n’avais jamais vu avant. J’avais peur que ça dévalorise notre maison mais surtout, j’avais peur de ne pas être capable de la défendre si on se mettait à l’attaquer avec de mauvais commentaires.

Finalement, il y a eu très peu de questions, très peu d’interactions. La visite a été plutôt courte et le visiteur plutôt avare de paroles. Je ne savais pas si c’était bon ou mauvais signe. On a compris par la suite que ça ne voulait pas nécessairement dire que c’était positif ou négatif si le visiteur était bavard ou non.

Lors de la visite suivante, nous étions ensemble, mon chum et moi, pour accueillir un jeune couple d’à peine 20 ans. Nous avons éprouvé beaucoup de sympathie pour eux, nous avons même trouvé le profil d’acheteurs à qui nous aimerions laisser notre maison. Un couple ou une petite famille qui allait chérir notre nid comme nous l’avions chéri. Par contre, malgré le courant qui a passé et leur intérêt évident pour notre maison, nous n’avons pas eu de nouvelles d’eux par la suite. Moi, j’ai dit à mon chum qu’à 20 ans, on peut décider de vouloir s’acheter une maison et la semaine suivante avoir envie de partir pour 1 an faire le tour du monde. J’aime penser que c’est ce qui est arrivé.

On a retiré notre maison du marché le temps de rénover nos planchers et l’été s’est écoulé tranquillement dans notre petit cocon. J’ai profité de mon hamac, de ma cour, de ma terrasse aménagée avec amour et verdure.

À l’automne, lorsque nous avons remis la maison sur le marché, nous étions plus zen, mais moins naïfs. Il s’est d’ailleurs écoulé près de 2 semaines avant d’avoir nos prochaines visites. On s’était tellement dit que c’était la dernière fois que nous la mettions sur le marché que je crois qu’une partie de nous commençait à se faire à l’idée que nous allions rester ici si cette fois-ci n’était pas la bonne.

Nous avons eu deux visites la même journée d’octobre. Deux visites banales au court desquelles deux différents profils sont venus. J’étais absente lors des deux, mais les commentaires de mon chum ont été les suivants : «Il y en avait un des deux qui semblait plus intéressé que l’autre, mais sans plus. L’un d’eux n’arrêtait pas de critiquer notre maison.» Je n’avais donc pas vraiment d’espoir après leur passage.

Deux jours plus tard, alors que j’étais dans un événement avec Karine, mon chum m’a appelé en urgence pour me dire que nous avions une offre sur notre maison.

Venant de ceux qui avaient été les plus critiques face à notre maison.

Petit bémol. Ils voulaient notre maison le 15 décembre. Dans deux mois EXACTEMENT.

À suivre…

Jennifer Martin
Jeneviève Brassard

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