Pour toujours, 39 ans.
Nadia, ma chère amie. Mon ange…
9 mois que tes ailes ont poussées.
9 mois que les mots restent dans ma gorge, dans mon cœur.
9 mois que je veux m’exprimer mais que je n’y arrive pas…
J’ai peine à croire que tout ceci est réel.
Peine à accepter que plus jamais, je n’entendrai ton rire retentir dans mes oreilles. Et ton sourire me réchauffer…
Tu es partie, sans crier gare…
Dans un silence qui me hante depuis.
Comme le lapin d’Alice tu traînais ton horloge mais silencieuse …
Tic toc, tic toc, vers ton dernier souffle…
Je ne sais combien de temps s’écoulera avant que je puisse effacer ton numéro de mes contacts? Sans doute jamais.
Je me rattache à ces quelques chiffres sans importance, comme si ma Vie en dépendait. Quelle ironie…
Mais j’en suis incapable, Nadia.
Ta mort m’a rappelé comment la vie ne tient qu’à un fil.
Un coup de fil, qu’on retarde trop souvent, croyant que le temps se fige, qu’on a tout le temps du monde, pour se rappeler… et pourtant…
Moi, qui ai toujours crié, haut et fort, que je crains de vieillir, que je rebute les rides et la peau tachetée de vécu.
Combien de fois, ai-je dit que je souhaiterais revenir et rester à mes 25 ans?
Je me sens honteuse… voire même ingrate…
Crois-moi, ces paroles ne seront pu miennes, désormais.
En ton honneur, je deviendrai une petite vieille toute ridée, marquée de lignes de rires et de joies que je vivrai, pour toi, et pour moi.
Toi, tu auras toujours 39 ans. À jamais, 39 ans.
La veille du jour de l’an, je n’ai fait que penser à toi…
Loin des vœux de bonheur et des festivités, en cette nouvelle année qui entrait dans nos maisons.
Couchée dans mon lit, emmitouflée.
Je n’ai pas pu fêter, pas sans toi surtout.
Tu aurais eu 40 ans, le 1er janvier 2020.
Quelle merveilleuse année cela aurait été!
Je me suis souvenue de notre voyage à New York, un mois avant les attentats.
Tu y étais tellement dans ton élément!
Une vraie Carrie Bradshaw, avec tes longs cheveux blonds ondulés.
J’ai toujours admiré ton assurance et ton indépendance légendaire.
Oui, tu étais fragile à ta façon et affectueuse dans l’âme, mais ce que tu reflétais surtout, c’était une urgence de vivre, un bien-être fabuleux et un besoin d’indépendance qui te seyaient à merveille.
Nous étions si différentes et similaires à la fois.
On se rejoignait beaucoup sur la littérature, l’écriture et notre amour notoire pour le français, en général.
Stephen King était un de nos auteurs favoris.
Avec du recul, je crois que tu étais le côté extravagant que j’aurais aimé avoir, et que j’étais le côté introverti que tu aurais voulu être.
Un peu comme des alter-egos…
Ma Nadia, ma belle Nadia.
Tes longs cheveux roses que j’adorais…
Ton tatou caméléon que je contemplais…
Ton lapin que tu maternais…
Tantôt, je feuilletais notre album de finissants du secondaire…
J’ai cherché en vain, ton mot, tes écrits …
Et puis je me suis rappelée qu’on s’était dits qu’il faudrait bien qu’on finisse par se les échanger… parce qu’on avait jamais pris le temps de le faire, vu qu’on se voyait…
Et maintenant…?!? Cela n’arrivera pas…
Car tu n’es plus là…
Pour cela et pour tant d’autres moments…
Tant d’autres histoires qu’on ne pourra pas écrire et vivre dans le livre de notre amitié…
Ses pages resteront blanches, vides de vie, vides de toi…
Je t’aime Nadia.
À tout jamais.
Que tu sois là ou pas.
Ton essence, elle, reste.
Et notre amitié aussi.
Dans mon cœur, dans mes veines.
Merci d’avoir été, telle que tu étais.
Merci pour ses souvenirs que je chérirai, tels les trésors précieux qu’ils sont.
Merci de m’avoir aimé.
Merci pour tout.
Au revoir, mon amie. XX