Être seule

Être seule

Récemment sur Instagram, j’ai vu passer cette question-là : comment te sens-tu quand tu es seul.e?

Grosse question pour moi parce que, bien souvent, j’évite d’être seule. Je trouve ça très difficile.

Physiquement seule pour une soirée.

Une journée.

Ou whatever.

Mon anxiété prend rapidement le dessus.

Généralement, je ne suis pas occupée, alors ça tourne tourne vite vite. 

Je n’ai plus de distractions. 

Ma tête s’emporte alors rapidement.

Réponse lue 1 : je me sens à 100% moi.

Je ne ressens pas de pression d’être quelqu’un d’autre. J’enlève mon masque.

Ma pensée : Je ne sais pas vraiment qui je suis. Quand je n’ai pas d’attentes sociales, je ne sais pas vraiment quoi faire, qui être.

Réponse lue 2 : je ne ressens plus la pression de performer. Je peux être tout simplement.

Ma pensée : Souvent, j’aimerais que ce soit un moment calme, relaxant. 

Mais relaxer c’est un défi aussi.

C’est le lâcher-prise.

C’est le contraire de la productivité.

Et j’ai tellement de difficulté à ne pas être productive, efficace, 100% du temps.

J’aimerais profiter de moments seule pour faire ce qui me plait, pour relaxer, pour me permettre d’être moi et de relâcher la pression du quotidien.

Mais c’est plutôt l’inverse qui se produit : l’idée d’être seule déclenche mon anxiété. Je ne sais pas quoi faire de ce temps; comment en profiter. Je sens alors que ce temps est perdu. Que je l’ai gaspillé.

On dirait que je ne me connais pas. Je ne sais pas vraiment ce que j’aime. Si j’ai donc du temps dédié à ça, je ne sais pas quoi en faire. Je ne sais pas ce que ça est.

Puis, y’a aussi toute cette tendance de selfcare sur les réseaux sociaux. Le spa, les bains, la méditation, le yoga, la lecture, les marches, etc.  Même quand on veut prendre soin de soi, on a toutes ces images de personnes qui le font mieux que nous, plus souvent que nous. Une petite compétition de qui relaxe le mieux. Ironique, non?

Ce n’est surement pas le but, mais, de mon côté, ça joue avec ce besoin de produire, de performer.

Finalement, peut-être que, dans ma tête, solitude est juste à côté de rejet…

Un peu comme si j’étais seule par défaut; parce que je n’avais pas l’option de faire autre chose.

Parce que personne ne voulait être avec moi.

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Il y a tellement d’aspects d’être seule qui me rendent inconfortable. Tellement de pression, de craintes, d’angoisse. Tellement d’options que je m’y perds.

Alors peut-être que je dois me laisser le temps. Essayer, peu à peu, de lâcher prise sur la productivité et accepter de ne rien faire, de ne pas savoir quoi faire. Vivre avec l’inconfort que ça me fait ressentir.  Il y a tellement de choses que je dois déconstruire. Défaire, peu à peu, des liens erronés, qui se trouvent dans ma tête.

Actuellement, ça me semble être un de mes plus grands buts : me sentir mieux quand je suis seule.   

Sophia Bédard signature

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