Je suis TDAH et j’étais fière.
Je suis TDAH et je n’en suis plus fière.
Je vivais très bien avec ça, dans le temps où tout ce dont j’avais à m’occuper c’était d’agencer les couleurs de mes vêtements.
Ouais, on dirait que ça me dérangeait pas du tout d’être TDAH, au contraire, ça me donnait l’impression d’être « unique ».
Pis me connaissant, j’ai sûrement dû utiliser cette excuse une couple de fois pour me sortir du trouble.
Aujourd’hui, dans ma vie d’adulte, je vois tout ça bien différemment.
Quand je parle à des personnes comme le médecin de mes enfants, la personne avec qui je prends mes assurances vie, les professeurs de mon plus vieux, à quel point j’ai l’air perdue par moment ! Les procédures gouvernementales sont toujours plus compliquées que pour les personnes sans diagnostic. Si on me dit plus que trois phrases, c’est assuré qu’on me perd. Encore plus quand ce sont des termes auxquels je ne suis pas habituée. Pour vrai, c’est humiliant. J’ai 31 ans et j’ai l’air d’une enfant de 6 ans qui a de la difficulté à écouter, à comprendre. Ça me fait sentir comme une mère indigne, comme une adulte pas vite vite.
Quand je prends mes médicaments (Concerta et Ritalin), c’est sûr que ça aide, mais en ce moment, comme je suis maman à la maison, je n’ai pas besoin d’être concentrée à longueur de journée. Même, je trouve ça plus le fun d’être « moi-même » quand je joue avec mes enfants.
Donc, c’est un dilemme, tous les jours, de savoir ce qui est mieux entre les prendre et ne pas les prendre.
C’est dur un peu tous les jours, mais je dois m’y faire, c’est ma vie.
J’apprends à gérer ça, un jour à la fois.