La pandémie est finie (dans l’esprit, pas tant dans les faits) et avec elle, s’est envolée la restriction de nos pulsions dépensières…
C’est pourquoi on répertorie, pour la 1 ère fois dans les 2 dernières années, une augmentation des soldes de cartes de crédit. (Référence La Presse)
Ajoutez à cela le fait que nous vivons présentement une spirale inflationniste, il semble que beaucoup de ménages se soient un peu trop lâché lousse sur les dépenses. Si c’est votre situation, ou si vous vous demandez si vous présentez un profil « à risque » d’endettement, lisez bien ce qui suit!
La carte de crédit : cet outil incompris
En secondaire 5, mon prof d’économie nous avait mis en garde contre l’incompréhension des gens face à l’utilisation des cartes de crédit. « La carte de crédit n’est pas un revenu supplémentaire; elle est un outil
de paiement. » Bien franchement, je n’ai jamais vraiment compris l’attrait de la carte de crédit pour son utilité première, soit de reporter un paiement dans le temps. Mais bon, j’achète seulement lorsque j’ai l’argent déjà
cumulé… il m’apparaît plutôt imprudent de dépenser de l’argent pas encore dans mes poches.
Si j’utilise ma carte de crédit pour TOUTES mes dépenses, c’est pour le cumul des points, pour la convivialité d’utilisation, pour les 0$ de frais de transaction (VS un compte bancaire) et pour les assurances (vol,
garantie prolongée, assurance voyage).
En revanche, pour plusieurs, la carte de crédit est synonyme de « achetez maintenant et payez plus tard! ». Le problème survient quand « plus tard » arrive, et que l’on n’a pas nécessairement plus d’argent… oups!
La carte de crédit génère une facture pour toutes vos dépenses d’une période donnée (ex : du 15 au 15). Une fois la facture émise et envoyée, vous avez normalement 21 jours pour régler l’entièreté de votre facture. C’est là le fameux « payez plus tard. » Supposons que votre facture soit de 1000 $; vous n’avez pas la somme à l’échéance de votre facture, et décidez donc de payer le maximum que vous avez de disponible, soit 900 $. Not bad, right? Il vous reste alors un solde de 100 $ non-acquitté sur votre facture mensuelle; la compagnie de crédit vous facturera donc des intérêts (normalement entre 19,9 % et 29,9 % annuel, selon votre carte.) Mais attention : vos
intérêts portent sur l’ENTIÈRETÉ de la facture, et non pas sur le solde résiduel! On vous charge donc des intérêts annualisés sur 1000 $, et non pas 100 $. La différence dans l’exemple précédent entre payer au complet et payer 900 $ peut sembler minime : vos intérêts facturés, si la carte porte intérêt à 19,9 %, seront de 18,51 $ pour le mois (VS 0 si vous aviez
remboursé la totalité).
Toutefois, notez ceci : si vous aviez acheté un article parce qu’il présentait un rabais de 15-20 $, et que vous l’avez payé avec votre carte de crédit… votre rabais vient d’être gobé par les intérêts! Également, tant que vous ne rembourserez pas le 118,51 $ présentement sur votre carte, autrement dit,
tant que votre carte ne tombera pas à 0, vos intérêts continueront de courir. C’est pourquoi des personnes ayant cumulé des sommes importantes sur leur carte de crédit ont parfois l’impression de faire DE GROS PAIEMENTS, mais de ne jamais voir le bout… ce sont les intérêts qui courent car la carte
n’a jamais été complètement remise à 0.
Et c’est pire si le détenteur continue de faire des achats avec une carte de crédit qui a un solde qui court, car il y ajoute de nouveaux achats qui porteront intérêts le mois suivant s’il ne rembourse pas son solde de carte en totalité. Le danger de perdre le fil de ses achats et de ne pas savoir où est le point « carte à 0 » est bien réel.
La leçon à retenir, c’est de toujours payer sa carte au complet avant ou à l’échéance. Et si vous n’arrivez pas à la régler en totalité, attendez avant de faire de nouveaux achats dessus d’avoir réussi à la remettre à 0. Vous éviterez ainsi la spirale des intérêts éternels.
Dans un prochain article, nous verrons en détail quoi faire si vous êtes malheureusement pris dans cette spirale infernale!
