Jusqu’à quel âge je peux t’appeler mon bébé? Je ne sais pas, mais j’ai bien l’intention de le faire encore longtemps. Même si te voilà diplômé.
Diplômé du secondaire…
C’est pas hier que t’as gradué du primaire? Et avant-hier que t’as quitté la garderie? Est-ce qu’on peut m’expliquer comment le temps peut être interminable pour certaines choses et passer à une vitesse folle pour les meilleurs moments? À qui dois-je m’adresser pour qu’on cesse de faire grandir mon bébé à toute vitesse?
À l’aube de tes 17 ans, te voilà sur le point de terminer tes études secondaires et être sur le point de commencer un nouveau chapitre de ta vie. Ces grands murs de polyvalente qui me faisaient si peur il y a 5 ans, m’étaient maintenant réconfortants. Me semble qu’on était bien dans cette zone devenue confort, non? Ces cinq dernières années, je t’ai vu devenir un homme. Toujours mon bébé, mais il y avait bien un jeune homme qui se métamorphosait sous mes yeux. En cinq ans, je t’ai vu te passionner pour un nouveau sport. Pour une équipe et des coéquipiers. Pour l’entraînement et un style de vie. La pandémie a été difficile, mais formatrice pour ton caractère. Je t’ai vu affronter les obstacles et puiser en toi pour trouver la motivation. Je t’ai trouvé beau, inspirant. Ça m’a rendue fière.
Il y a quelques jours, on s’est réunis dans une grande salle avec plus de 400 autres élèves pour souligner la fin de ton parcours au secondaire. Que tu étais beau avec ta toge et ton mortier. Grand, fier, l’oeil vif et le sourire aux lèvres. Entouré de tes amis et des enseignants qui ont gravité dans ton quotidien.
Je pensais pleurer toutes les larmes de mon corps. Comme toutes les autres fois où j’ai assisté à tes grands moments de vie ou tout simplement parce que je braille souvent quand je pense à quel point je t’aime. Et combien tu me rends fière. J’étais prête à verser des larmes comme d’habitude et personne n’aurait été étonné.
Mais quand je t’ai vu monter sur scène récupérer ton diplôme, j’ai vu un jeune homme confiant, à l’aise, prêt à passer à une autre étape. J’ai eu le motton dans la gorge, mais mes yeux sont restés secs. Je pense qu’au fond de moi j’étais prête. J’avais eu toute l’année pour me préparer à ce moment. Je savais que ce serait une grande année pour toi, j’en avais même parlé ICI.
Il y a eu des hauts et des bas, on est passés par toute la gamme des émotions. C’est pas parce que t’es plus vieux que c’est plus facile de te voir grandir. Au contraire. Je te dirais même que la dernière année a été des plus challengeantes du côté de ma maternité. J’ai trouvé ça difficile d’avoir les bons mots, les bonnes réactions pour t’aider à affronter les obstacles et les grandes émotions à gérer. Des fois, je me dis que j’aurais mérité un diplôme moi aussi.
Quand t’as lancé ton mortier à la fin de la cérémonie, qu’il s’est élevé bien haut dans les airs, j’ai failli pleurer, je l’avoue. Je suis passée à un cheveu de fendre en deux, mais je me suis retenue. J’ai plutôt souri et j’ai été émue. Comment se laisser aller aux larmes alors que tout le monde est si festif? J’ai regardé les chapeaux prendre des allures de confettis et j’ai juste applaudi à tout rompre.
Te voilà diplômé mon bébé.
Sois fier. De toi. De tes efforts. Tu as tous les mérites et le mien c’est simplement de t’avoir accompagé là-dedans. D’avoir toujours été à tes côtés.
Prends ton envol mon petit homme, c’est beau de te voir aller. Même si tu doutes devant l’inconnu, même si ça implique de sortir de ta zone de confort. T’as toujours réussi à déployer tes ailes au bon moment. J’ai confiance que cette fois-ci, ça ne sera pas différent.
Te voilà diplômé, mais tu seras à jamais mon bébé.