Il y a des soirs où je m’assois, la maison silencieuse, pis je me dis : une chance qu’on s’a. Une chance que j’ai ce petit cocon-là, juste à moi. Pas une famille qui déborde de monde, pas une table pleine à craquer. Non. Un petit noyau de trois : mon chum, mon fils pis moi. La fine équipe, comme dans Rocky.
À travers les histoires compliquées et les liens brisés, on a fini par bâtir quelque chose de simple et vrai. Une famille qui se choisit chaque jour, pis qui tient bon peu importe ce qui arrive.
Je pense souvent à ça : on met tellement de valeur sur la quantité. Plus y a de monde, plus ça doit être beau, non? Mais avec le temps, et les chicanes qui marquent les relations familiales, j’ai compris que ce n’est pas ça qui compte. Ce qui compte, c’est la qualité du lien. C’est de se savoir vraiment bien avec les bonnes personnes. Celles qui t’aiment pour vrai, qui te prennent comme t’es, avec tes défauts, ton passé pis tout le reste.
Les histoires qu’on a vécues dans nos familles respectives nous ont rendus amers, mais aussi reconnaissants. Reconnaissants d’avoir ce qu’on a aujourd’hui. Reconnaissants d’avoir trouvé une paix qui vient pas du nombre de chaises autour de la table, mais du fait qu’on peut être pleinement nous-mêmes ensemble.
Notre trio, il n’est pas parfait. On se pogne, comme tout le monde. Mais en-dessous des accrochages du quotidien, y’a un lien qu’on ne peut pas briser. On a appris à s’appuyer l’un sur l’autre. À se protéger. À se choisir, encore et encore.
Des fois, je repense aux grosses fêtes de famille où je ne me sentais pas toujours à ma place, où je me forçais à sourire pour que ça ne paraisse pas. Aujourd’hui, ma fête parfaite, elle tient dans un petit salon, un repas simple pis deux personnes qui me regardent avec amour. C’est tout. Pis c’est assez.
Je réalise que la vraie richesse, elle est là. Pas dans les photos de famille parfaites qu’on voit passer, pas dans les traditions qu’on se sent obligé de suivre. Elle est dans ces petits moments qui ont l’air de rien : le rire de mon fils après une blague ou une anecdote qu’on se remémore, une soirée à parler de tout pis de rien avec mon chum, un souper fondue tous les trois… La fine équipe que l’on est.
C’est peut-être ça, finalement, la définition d’une famille. Pas la grandeur. Pas le bruit. Mais la certitude qu’on s’appuie l’un sur l’autre, peu importe ce qui arrive.
Pis moi, chaque jour, je me dis merci pour ça. Merci pour eux. Merci pour nous.



