Folie Urbaine montee de lait couverture

Montée de lait sur la rentrée

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours D-É-T-E-S-T-É la rentrée. J’ai en horreur les magasins qui nous bombardent de circulaires et d’annonces sur le retour à l’école dès la mi-juillet. Genre, j’ai le goût de vomir quand j’entends l’expression « rentrée des classes ». Sans farce. C’est puissant comme dégoût.

Je suis incapable de lire les covers de magazines ou les cahiers spéciaux dans les journaux sur le sujet. Surtout quand le titre commence par : Tout pour la rentrée ! J’ai juste le goût de pitcher mon Publisac ou de me désabonner jusqu’en décembre (pour recevoir mes revues éditions spéciales de Noël quand même).

Eille, tu ne peux pas TOUT prévoir à la rentrée.

Pis c’est impossible que t’aies TOUT ce qu’il te faut. La preuve, depuis 3 ans, j’oublie toujours de mettre les deux boîtes de Kleenex exigées par l’école dans le sac à dos de mon fils en début d’année. Pis je m’en rends toujours compte rendu en février.

C’est sûr que tu peux vivre un petit buzz quand tu vas acheter tes nouveaux crayons tout neufs et ton agenda rempli de belles phrases inspirantes pour te motiver à étudier. Mais c’est pas parce que tu as un nouveau calendrier pour tout noter et tout organiser que tu ne vas pas te sentir submergé par les travaux ou les responsabilités quelque part au mois d’octobre. Le plaisir que j’ai pu ressentir à remplir les cases de trucs à faire ou à me rappeler va vite s’évanouir quand il va faire noir à 16 h et que je vais avoir l’impression que je n’ai pas vu passer la journée.

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Ça me fait rire quand je vois les posts de mes amis sur les réseaux sociaux, tous gonflés à bloc par la perspective d’une nouvelle année. Ou encore lorsque je lis des articles où l’on se promet que cette année nous serons prêts pour de nouveaux défis, que ce sera différent, qu’on a enfin trouvé la méthode pour être proactif et rentabiliser chaque minute en préparant ses repas à l’avance, ou en planifiant tout au quart de seconde. No way, ce n’est pas vrai que je vais passer mes dimanches à cuisiner. Vive les omelettes pis les pâtes !

Je hais la période entre la fête du Travail et l’Halloween. Je ne m’extasie pas devant le changement de température, parce que j’ai toujours envie de pleurer en petite boule quand vient le temps de ressortir les bas et de ranger mes gougounes. J’ai beau trouver ça beau une « petite laine », j’aurai bien assez de novembre à avril pour la porter, alors lâchez-moi avec vos réflexions sur la beauté de la mode d’automne. J’aime mieux les motifs de fleurs et les robes maxi que les gros foulards et les chandails chauds. Alors je vais peut-être sortir mon petit manteau de cuir, mais je vais garder mes sandales le plus longtemps possible. Bon.

L’apparition des couleurs dans les arbres, ça me fait pas un pli. Ce sont juste des feuilles, pis c’est vraiment juste chiant à ramasser quand ça commence à tomber partout. C’est beau une journée, celle où je gosse mon chum pour partir dans le Nord, pour profiter de la nature et faire deux ou trois photos pour mon compte Instagram.

Pas plus.

Sans oublier le passage obligé au verger pour aller cueillir des pommes. L’année passée, mon chum m’a convaincu de boycotter l’activité, en me faisant remarquer que les seules pommes que je mange, ce sont les 3-4 que je chipe dans les arbres en arrivant là-bas, pis que mon sac de pommes finit par pourrir dans le garde-manger parce que de la croustade, on n’en mange pas anyway. Faque mon album de photos de l’automne 2016 compte 2-3 photos de feuilles colorées, pis c’est à peu près tout. Et ça risque d’être pareil en 2017. Pis parle-moi pas des citrouilles, please. J’aime juste faire rôtir les graines avec ben de l’huile pis du sel, mais c’est une sale job, parce que ça prend 3-4 grosses citrouilles pour avoir un bol qui a de l’allure.

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Cette semaine, mon fils a repris le chemin de l’école et moi du travail. J’ai encore oublié ses deux boîtes de Kleenex, pis j’ai acheté mon nouveau calendrier de maman à mettre sur le frigo. J’ai ressenti une grande tristesse de ne plus passer mes journées avec mes hommes et de devoir remettre le cadran qui va réglementer nos vies.

J’ai eu un petit frisson d’angoisse à remplir les cases sur les pages de chaque mois à venir. J’ai sorti mon coton ouaté pour les soirées, sorte de vêtement de transition avant l’apparition des lainages.

Mais je vais passer à travers la rentrée, comme toutes les autres avant celle-ci. Et je vais le faire en rêvant aux prochaines vacances d’été, qui finiront bien par revenir elles aussi.

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