La vie va tellement vite. Elle file sournoisement sans qu’on puisse l’empêcher de nous laisser en profiter pleinement. Dans notre quotidien d’adulte établi ou d’adulte en devenir, on passe à travers nos vies à coup de journées, comme le dit si bien la chanson de Vilain Pingouin. Et même si on tente de vivre le plus possible à cent mille à l’heure, on passe à côté d’occasions de se retrouver entouré des gens qu’on aime.
Je le sais. Je le vis depuis quelques années.
Jamais le temps ou l’envie de prendre le temps de voir les personnes qui sont importantes pour moi, et à qui je n’ai jamais l’occasion de leur dire.
Je pense à ma famille, ma toute petite famille divisée par des chicanes trop profondes pour être réparée et qui s’éloigne un peu plus chaque année. Certains jours, le trou laissé dans mon cœur par cette absence me fait si mal que j’ai envie d’être celle qui recollera les morceaux un par un pour de ne pas finir mes jours dans les regrets et la peine. D’autres jours, j’ai plutôt envie de laisser cette tâche ingrate aux autres personnes qui partagent le même sang que moi, afin de ne pas m’écorcher le cœur plus qu’il ne l’est déjà. Mais la plupart du temps, je vis bien avec cet état de résignation à l’idée que les souvenirs heureux de mon enfance sont maintenant teintés d’amertume et de colère. Sans oublier ma belle-famille, que j’aime beaucoup, mais qui est aussi parfois divisée par les divergences d’opinions et les non-dits. Ça serait l’fun de trouver le temps de se voir plus souvent. Faudrait ben.
Je pense à mes amies du primaire, du secondaire et du cégep. Valérie, Jeneviève, Émilie, Rachel, Audrey, Julie… Celles avec qui j’échangeais les lettres pliées en 12, les potins en chuchotant entre 2 casiers, les drinks et les vêtements entre 2 sorties dans les bars, celles avec qui j’ai ri et pleuré et dont les anecdotes parviennent encore à me faire sourire malgré les longues années passées. Je dis souvent merci à Facebook de m’avoir permis d’en retrouver quelques-unes et de suivre de loin le feu roulant de leur vie à elles aussi. On ne peut pas toujours dire que les réseaux sociaux sont négatifs, faut quand même leur donner ça. Pour une personne nostalgique comme moi, ça fait du bien de garder le contact avec quelques personnes associées au passé.
Je pense à Sandra, Isabelle et Myriam, des anciennes collègues de travail avec qui j’ai aussi vécu plusieurs beaux moments. Ces filles que je côtoyais 40 heures par semaine et avec qui je passais plus de temps qu’avec mon propre chum. Celles à qui je pense souvent et à qui je dis trop rarement : « Faudrait ben se voir ». Celles pour qui je me contente de liker et commenter leurs photos sur ces mêmes réseaux sociaux et leur envoyer un simple et triste bonne fête le jour de leur anniversaire. Non. Je dois avouer que pour elles, je me force à écrire quelque chose de plus personnel. En souvenir de ce que nous avons vécu, et de la place qu’elles ont occupée dans ma vie. Je ne vous oublie pas les filles.
Je pense à mes amies proches de moi malgré la distance qui nous sépare parfois. Les anciennes comme Chantal, Émilie, Sophie, Pascale ou les nouvelles comme Karine, Ariane, Dominique, Marie-Élaine, Sylvie, Érika ou Élise. Je les nomme parce que je trouve que c’est bien la moindre des choses étant donné le peu de temps que je leur consacre, parfois malgré moi et parfois volontairement. Les filles, je vous aime. Sincèrement.
Mais je me choisis de plus en plus chaque jour. Et je ne veux pas me sentir coupable de le faire. Je veux être libre de choisir ma réponse quand on me demande de faire de quoi.
La vie va si vite. Je sais que je vais regretter certains oui ou certains non. Que des fois, je vais me forcer ou y aller à reculons, même si je sais que je vais tout de même apprécier le moment. Que des fois, je vais préférer dire oui pour éviter les déceptions. Que des fois, je vais être super émue et contente d’être là, d’être avec elles.
Mais une chose est certaine.
Faudrait ben faire de quoi un moment donné.
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