Oscar Wilde disait: « La beauté est dans les yeux de celui qui regarde. »
Mes yeux, eux, sont critiques, voire même intransigeants.
Ils voient tout, le moindre détail qui accroche, la simple faille esthétique qui pourrait faire sourciller.
M. le Miroir et moi on ne s’est jamais vraiment aimés. Je devais probablement n’avoir que 7-8 ans quand j’ai croisé ma silhouette, dans le reflet et que j’ai pris conscience de l’aversion que je ressentais envers moi, envers mon corps.
Je me comparais, fixais sur des parties de ma chair, bref je me sentais impuissante mais surtout inférieure aux autres.
À l’adolescence, mes courbes se sont affinées un peu, j’étais fière de mes jambes musclées, de ma longue chevelure frisée.
Au travers du regard de mon chum, je me suis vue autrement, mieux du moins. Se sentir aimée et désirée change certes la donne quand vient le temps de se juger.
Quelques années plus tard, juste avant mes grossesses, je me souviens que j’apprivoisais peu à peu, les lignes qui définissaient mon anatomie.
Or, il semblait manquer un je-ne-sais-quoi à ma pleine satisfaction.
À mes 25 ans, le vent a tourné, le regard des autres aussi… ou n’était-ce que moi, qui remarquai plus leurs yeux…?
Durant cette période, je ressentais du bien-être, du bonheur quotidien, j’étais bien entendu, flattée de l’attention que je recevais des hommes, jeunes, vieux, plus vieux encore…
Par contre, quand je me retrouvais avec moi-même, devant la glace, je me remettais en question, comme ayant perdu de mon éclat.
Même durant mes grossesses, mes hormones jouaient au yo-yo avec mon estime; je passais à l’état d’une fleur qui se déploie dans l’émerveillement de la beauté, pour ensuite me percevoir comme une baleine échouée sur un rivage.
J’étais, comme pour tout, exigeante envers mon être et mon physique, en plus de donner trop d’importance à ce que les autres pouvaient bien me voir et me “catégoriser”.
Heureusement, il y a 2 ans environ, toutes ces pensées nocives ont volées en éclat, comme un miroir qu’on fracasse par frustration.
Je suis sortie de ma zone de confort, de ce moule que j’essayais tant de bien que mal de reproduire.
Je me suis somme toute vue, telle que je suis, avec mes petites imperfections qui font de moi, l’être unique et la femme épanouie que j’aspire à être désormais.
Je me suis lassée d’être qu’une image, qu’un corps qu’on s’acharne à modeler et remodeler au gré des tendances.
Je viens d’avoir 38 ans et je l’assume entièrement! Mes rides, mes courbes, mes frisettes grises sont le Temps, l’expérience et le vécu que j’ai acquis, années après années.
Je me sens plus femme que jamais, plus mère aussi. Les regards qui me façonnent sont désormais ceux de mes enfants, de mon conjoint, et de ceux qui m’aiment…
J’ai dû travailler sur moi-même, et enrichir mon amour-propre pour découvrir que ma vraie valeur c’est celle que je me donne, celle que je ressens en m’apercevant en passant devant le miroir de mon âme.
Je m’aime enfin!