Laurent, Laurent, Laurent ! J’ai eu beaucoup de plaisir à te lire dans Un mal terrible se prépare.
Sais-tu que j’ai choisi ton livre, que je l’ai espéré, attendu et qu’enfin il est arrivé par la poste ? Pendant deux bonnes semaines, j’allais voir le courrier tous les jours. Je ne fais jamais ça. Tu m’avais déjà ensorcelée, Laurent Lussier !
J’ai eu comme un coup de cœur en voyant la couverture. Je ne sais pas si c’est le gars à genoux en train de cuisiner devant un feu de camp ou le vert fluo, mais c’est comme si ce livre m’appelait.
Et en lisant la quatrième de couverture, j’ai tout de suite eu envie de te lire : « Ce n’était plus le temps de vivre en solitaire, un oiseau gentiment perché sur l’index, car je devais m’attaquer à ce monde avec une lame s’il le fallait, ou à coups de pied, pour le rendre traversable — fini l’ermitage insouciant, faites-vous défricheur ! »
Tu sais, tu es un drôle de moineau, Laurent !
Quel bonheur de toucher ton livre, de le feuilleter, de lire une phrase par-ci par-là ! C’est toujours de cette façon que j’entame la lecture d’un roman. Je me crée des attentes, je lis des passages qui n’ont ni queue ni tête puisque je les lis dans le désordre. Je suis une rebelle de la lecture.
De sentir l’odeur d’un livre neuf me procure une certaine excitation. La nouveauté, ne pas savoir ce qui va se passer, quelles aventures je vais vivre à travers les différents personnages. Avant même de lire la première phrase du roman, j’ai déjà toute une histoire dans ma tête. Je me suis fait des scénarios, Laurent.
J’aime les romans d’aventures. Ils me donnent toujours l’impression de sortir de mon quotidien le temps d’un moment. Je fusionne avec les personnages, je vis une panoplie d’émotions à travers leurs péripéties. J’aime aussi les histoires très réalistes. Bref, tout ce que ce roman n’est pas.
Mais cet antiroman d’aventure un peu éclaté et légèrement absurde, je l’ai vraiment aimé ! Avec cette histoire d’une redoutable ironie, je suis sortie de ma zone de confort. Et c’est tant mieux, Laurent ! C’est tant mieux. Nous devrions le faire plus souvent.
Un sourire a flotté sur mes lèvres tout au long de ma lecture. Ce n’est pas une histoire qui est drôle. Mais la comparaison de Dave avec une autruche, les noms donnés aux animaux recueillis (M. Poilu, Randonneuse) m’ont amusé. Oui, je sais, ça ne prend pas grand-chose pour me faire sourire, Laurent. Je suis un excellent public.
Mais au-delà de l’histoire rocambolesque du personnage principal et du Réseau d’urgence pour la faune se trouve les 18 méditations de Laurent. Je les ai toutes lues à voix haute. Et j’avais le sourire fendu jusqu’aux oreilles. C’est qu’il est drôle et profond, ce Laurent !
Ma préférée ? Probablement la dernière : « Lâchez tout. Devenez un phénomène inexplicable. »
D’ailleurs, Laurent, je parie que c’est ta préférée aussi.
Car, Laurent Lussier, tu es un phénomène inexplicable.