Dépression : les relations

Introduction : Cette série est mon histoire, chaque texte est personnel. En parler est important et j’ai décidé de le faire. Chaque semaine, un texte sortira en rapport avec une thématique. Pour lire la série en entier, rendez-vous ICI.

Quand on vit une épreuve telle que la dépression, ce n’est pas juste nous qui souffrons, malheureusement, nos proches aussi. Mon mal-être m’a amené à vouloir mourir, à tenter de mourir. J’ai survécu. Je croyais au plus profond de moi-même que les gens autour de moi seraient mieux sans moi. À force de me faire du mal, je leur en ai fait aussi. Les yeux de mon ex-chum (nous ne sommes plus ensemble), je ne les oublierai jamais. C’était de l’amour mélangé avec de la peur, ma mère avait les mêmes. Je me suis rendu compte que les relations que j’entretenais avec les autres souffraient en même temps que moi et que j’inquiétais les gens.

Quand j’ai été hospitalisée, que j’ai eu mon diagnostic et que j’ai débuté la médication et la thérapie, je l’ai senti le soulagement. Pas uniquement le mien, mais également celui de mes proches. Mais quand on est soudainement aussi vulnérable que je l’ai été, très vite les conflits surviennent. J’avais l’impression d’être une enfant qu’on surveille pour ne pas qu’elle fasse de bêtises. Je savais que ce n’était pas pour mal faire, mais un simple comportement ou une parole bizarre et j’avais droit aux milles questions : Ça va ? Es-tu sûre ? J’inquiétais tout le monde et j’avoue que ça ajoutait beaucoup à ma colère que j’avais déjà du mal à contrôler.

Pendant mon arrêt de travail, je sortais à peine de chez moi, je trouvais le temps long et chaque journée était une incertitude. Apprendre à vivre avec mes émotions, c’est un travail immense que je fais encore aujourd’hui. Étant en couple, mon travail sur moi a eu d’immenses répercussions sur mon chum. Cela faisait déjà plus d’une année qu’il me voyait dépérir sans savoir quoi faire ni quoi dire. Mes crises étaient insupportables et elles n’ont pas disparu du jour au lendemain. Il a été patient, adorable même. Mon trouble a brisé beaucoup de choses, il prenait trop de place dans mon couple. Aujourd’hui, nous ne sommes plus ensemble, pas par manque d’amour, ça non, mais il devait penser à lui, prendre soin de lui comme moi-même j’apprends à prendre soin de moi. La rupture est encore douloureuse, je m’ennuie de lui. Il m’a accompagnée dans l’épreuve la plus difficile de toute ma vie, pour ça je l’aimerai pour toujours.

Avec ma famille et mes ami.es, ce n’est pas toujours évident. Des fois, on ne comprend pas mes réactions, mes émotions, mes mots. Je me trouve chanceuse d’avoir des gens autour de moi qui comprennent que des fois, c’est pas de ma faute et qui m’acceptent comme je suis, parce que oui, c’est ce que je suis. J’apprends à travailler sur moi, à apprivoiser cette bête qui m’habite, mais je ne peux pas la détruire, elle fait partie de moi et je dois simplement l’apprivoiser pour la contrôler.

Les relations avec les autres, j’apprends à les entretenir, chose que je n’ai pas toujours su faire, mais on m’a dit que ça s’apprend et je compte bien apprendre. J’ai beaucoup d’amour autour de moi et je n’ai pas l’intention de m’écrouler de nouveau. Je ne veux plus faire de mal autour de moi, juste du bien. Une dépression, ça fait des dégâts, mais j’aime dire que ça crée aussi du beau et c’est à ça que j’ai envie de m’accrocher. Les relations que j’ai aujourd’hui sont plus fortes que jamais et les personnes qui étaient là et qui le sont encore je les aime et pour eux je vais toujours me battre.

 

 Valérie_réviseure

 

 

 

 

 

 

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Centres de crises : Santé Montréal

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