Samedi soir dans ma petite banlieue tranquille.
Mon chum et moi planifions une date night plus que méritée ! Les enfants sont partis chez leur tante pour deux jours ; quoi faire ?
Par où commencer ?
Pour une fille née à Montréal, je me rends compte que je suis complètement déconnectée de mon île chérie…
Cinéma ? Trop simple.
Souper ? OK, mais encore ?
Clubber? Ouf, non.
Après quelques suggestions de nos amis, on finit par choisir une brasserie urbaine : Grozépa, dans le quartier Rosemont/Petite Patrie.
« … do you think I’d crumble, did you think I’d lay down and die? Oh no, not I, I will survive… » nous accueille dès que nous franchissons le seuil de la porte.
L’ambiance est chargée ; des rires en bruit de fond, des conversations animées, des groupes éclectiques qui semblent être des collègues, des amis de longue date, peu de couples seuls, comme nous. D’autres vieux succès classiques se font entendre pendant que, mon amoureux et moi, on se familiarise avec l’endroit.
« I feel like a woman », « Step by step », « Macarena »…
Cela nous rappelle notre jeunesse passée ensemble.
On rit, on se lance des regards complices, on se dit qu’on est des vieux de la veille, lui et moi, depuis 1995.
Je me dis que le bonheur est simple.
Si simple.
Deux êtres aux cœurs jeunes qui se sont connus au travers de l’adolescence, qui sont devenus adultes, se sont épanouis en tant que couple sans enfant, puis ont fondé une famille.
À la table d’à côté, un homme se fait chanter « Bonne fête ! » par ses amis et quelques employés de la place. Quant à nous, nous avons enfin terminé de feuilleter le menu et commandé l’un des plats parmi leur sélection, tous à 6 $.
« Ces soirées-là » retentit au même moment. Nous éclatons de rire en nous rappelant les mouvements de danse de cette chanson…
Et je le retrouve, mon homme aux yeux doux, avec son air décontracté, son rire charmeur, sa prestance mystérieuse qui m’a toujours attirée.
Et je me sens aussi m’épanouir à nouveau, mon cocktail à la main. Je me reconnais ; la femme sereine, fière de son allure, à la fois émoustillante et réservée qui s’émerveille facilement.
L’amoureuse en moi, celle qui est pleine d’énergie et qui resplendit même sous la lumière feutrée du bar.
Nous n’étions pas si loin…
Nous n’avions besoin qu’un simple temps de répit, qu’une sortie seul à seule, pour nous dépoussiérer un peu, pour faire un pied de nez au quotidien et au train-train répétitif des jours qui suivent et se ressemblent.
Je suis heureuse d’être.
D’être celle que je suis.
D’être auprès de celui qui m’aime.
D’être sortie de mon cocon, ô combien confortable.
D’être dans cette capsule temporelle qui m’a ramenée à des instants précis de ma Vie, par le simple biais de la musique.
C’est ce que le Grozépa a été pour moi.
Un rendez-vous nostalgique et magique.
Un havre de souvenirs encapsulés.
Mon plat de raviolis était délicieux et les cocktails servis étaient à point, bien dosés. Le staff nous mettait dans l’ambiance par leur énergie contagieuse et le service était rapide et juste.
Je me suis réconciliée un peu avec Montréal que je fuie surtout l’hiver, mais aussi lorsqu’elle est en construction, ou en période de festival, ou qu’elle afflue en cyclistes et en taxis et en détours qui n’en finissent pu…
Bref presque toujours ! Ha ! Ha ! Je vais assurément retourner dans ce petit bar urbain qui m’a conquise. Une soirée en filles, lors d’une soirée karaoké ou sinon une autre rencontre avec mon conjoint pour une soirée cubaine !
Merci GROZÉPA pour la soirée !