célibataire

Je suis la seule célibataire de mon groupe et je commence à parler à mon rideau de douche

Il y a ce moment précis dans la vie de toute célibataire invétérée où tu deviens la seule dans ton groupe d’amies à ne pas avoir de +1 officiel. Pendant que les unes annoncent leur mariage, les autres affichent leur ventre arrondi sur Instagram, toi, tu scrutes ton téléphone en te demandant si tu n’as pas, par erreur, été oubliée dans le grand tirage au sort de la vie amoureuse.

Je ne vais pas mentir: je suis heureuse pour elles, à 90 %. J’applaudis leurs réussites, je me réjouis de leurs bonheurs, je partage leurs joies parce qu’elles le méritent. Mais ce 10 %, ce petit coin sombre qui te serre au cœur quand tu réalises que tu ne fais pas partie du club, il est bien là. Ce pincement, cette souffrance que personne ne veut reconnaître parce que ça fait trop cliché, trop triste, trop vulnérable.

La peur sourde de finir seule

Ce qui est plus difficile encore, c’est la peur. Oui, cette boule d’angoisse sourde qui te dit: Quand ta dernière amie célibataire va trouver quelqu’un, que te restera-t-il ?

Tu deviens la célibataire d’exception, celle qu’on regarde avec un sourire gêné, ou pire, qu’on oublie parce que tu ne corresponds plus à la dynamique du groupe.

Le fait est que la solitude est un vrai problème de santé publique. Des études comme celle de Hawkley & Cacioppo montrent que l’isolement social a un impact comparable au tabagisme sur la santé, augmentant le risque de dépression, de troubles cardiovasculaires et même de mortalité prématurée. Oui, la solitude, ce n’est pas juste une question de manque d’amour romantique, c’est une réalité qui peut nous ronger de l’intérieur.

Le décalage entre “eux” et “toi”

Et puis, il y a ce sentiment de décalage. Pendant que tes amies semblent avoir trouvé le mode d’emploi de la vie à deux, toi tu te sens en train de tourner en rond, comme si tu passais à côté d’un secret bien gardé. Le pire, c’est que tout semble si facile pour les autres. Tu regardes leur vie et tu te demandes pourquoi, pour toi, c’est une série de “presque” et de “pas cette fois”.

Les conseils bienveillants… mais fatiguants

Alors arrivent les conseils, toujours bien intentionnés, mais parfois déconcertants, de celles qui ont “compris” parce qu’elles ont un chum (même médiocre).

  • « Tu devrais sortir plus souvent. »
  • « Tu as peut-être trop d’exigences. »
  • « Tu vas le trouver lorsque tu arrêteras de chercher.»

Ces petites phrases lancées avec le sourire, comme si le fait d’avoir un partenaire était un diplôme en psychologie amoureuse. Ces conseils nous laissent souvent avec ce goût amer d’incompréhension et de solitude doublée d’une petite culpabilité inutile. Nos amies qui sont censées nous remonter nous disent, carrément en pleine face, qu’il y a quelque chose qui cloche chez nous.

Quand tu textos ton ex à minuit (mais juste “pour voir”)

Alors oui, parfois, je me surprends à envoyer un message à mon ex à minuit. Pas pour raviver la flamme, mais juste pour voir. Pour sentir qu’il y a encore quelqu’un qui me remarque, même à travers l’écran. C’est peut-être pathétique, mais c’est humain. Je passe tellement de temps à penser à l’amour et à le voir partout sauf dans mon cœur que de ressentir une petite attirance avec quelqu’un qui me rend à l’aise fait du bien.

La science nous rassure (et nous donne de l’espoir)

Mais malgré tout ça, je refuse de laisser cette peur définir ma vie. La science aussi nous rassure: cultiver des amitiés solides, avoir des passions, s’investir dans son travail et prendre soin de soi sont autant de facteurs qui améliorent le bien-être et la satisfaction globale, indépendamment de la situation amoureuse.

Je suis complète, même sans +1

Je refuse de croire que je suis incomplète parce que je n’ai pas de +1. Je suis entière. Je suis drôle. Je suis forte. Je suis bien, même si le chemin est parfois solitaire. Et je sais que le bon arrivera, peut-être au coin de la rue, ou peut-être à l’épicerie, mais en attendant, ça ira quand même.

Parce que la vie, c’est aussi apprendre à s’aimer soi-même quand personne d’autre ne le fait, à s’amuser en solo, et à savourer ces instants où l’on est simplement soi.

Alexe