Je suis tentée, comme bien des auteurs de blogues, de régler mes comptes en lavant mon linge sale en public. Je crois que la plupart d’entre nous a développé une facilité à s’expliquer en écrivant sur nos blogues respectifs, assumant qu’il est juste naturel que notre entourage deal avec nos p’tites crottes sur le cœur en même temps que le reste des lecteurs. D’ailleurs, j’en profiterais pour m’excuser publiquement, pour toutes ces fois où je n’ai pas fait preuve de la censure que j’ai parfois dans la vie et davantage, à tous ces hommes que j’ai eu dans ma vie pour quelques heures, quelques mois ou même fictivement. De l’éloge à l’insulte, vous y êtes pas mal tous passés.
Je considère que c’est une réalité qui fait partie de moi et de pas mal tous les gens qui partagent un peu de leur vie privée sur les internets, faut pouvoir dealer avec ça. Je ne sais pas si c’est de même pour tout le monde, mais pour ma part, je communique beaucoup moins en vrai et ça, ce n’est pas vraiment spécifique à écrire des articles. Je communique mieux ou du moins, plus, par écrit. La raison à la base est simple; ça me donne le temps de penser et de me rassembler, de trouver les mots qui ne me viendraient pas naturellement. J’ai l’impression que l’écran qui me sépare de la personne me donne la distance nécessaire alors qu’en vrai, certaines personnes le savent, les seules locomotives pour mes émotions sont souvent des larmes. Ça donne probablement l’impression que je suis plus en contrôle de ma personne que je le suis en réalité.
Je sais que c’est un problème pas mal propre à notre génération et que je ne suis pas la seule, fût un temps où à part par de longues lettres envoyées par la poste, la communication se faisait de vive voix. Maintenant il est possible de parler à une personne en tout temps, de n’importe quoi et souvent ça cause problème. Je ne sais pu communiquer, je suis devenue une anxieuse de la communication face à face car je dois dealer en temps réel avec les réactions des gens et les gens doivent dealer avec les miennes (qui sont je le répète; de pleurer).
Quelles sont les solutions à apporter à tout ça? Comment on s’en sort? Je n’ai pas la réponse. J’ai une amie qui, lorsqu’elle a des choses importantes à dire à son copain, elle attend de le voir, même si ce n’est pas dans la même journée. Je trouve ça tellement mature. Si j’ai quelque chose à dire ou si j’ai fait une bêtise, moi, ça me brûle les lèvres et je dois m’en débarrasser immédiatement. Probablement parce qu’on sait que la réaction de l’autre nous atteint moins lorsqu’elle n’est pas devant nous.
On fuit la communication en l’obtenant plus, n’est-ce pas ironique?
