De ses deux mains, mon passé me prend violemment par la figure au moment où je l’aperçois. Cette fille, qui vient tout juste de s’asseoir à la table près de la mienne, me jette carrément par terre. L’image qu’elle projette dans cette cafétéria bondée d’étudiants énervés me poignarde directement dans le cœur. Alors, je me mets à taper de mes deux pouces sur mon téléphone, un flot de douleur.
-
-
Ce que j’ai vraiment envie de te dire pour Noël
J’ai envie de te dire que t’as le droit de mettre des bas pas pareils, d’avoir du vernis à ongles qui s’écaille sur les doigts et de faire des grimaces sur la photo prise à côté d’un.e ami.e ou encore de rajouter un filtre qui enlève tes cernes sous tes yeux sur ta photo Instagram, de matcher ton rouge à lèvres avec ton foulard ou de vouloir avoir le meilleur éclairage pour ton selfie. Anyway, y’en aura toujours pour te juger que t’es trop ou pas assez soucieux de ton image. Faque, fais-le dont comme t’as envie.
-
Noël, t’es pas comme d’habitude
Nous sommes à 6 jours de Noël et pourtant je ne suis pas encore totalement dans l’ambiance, alors qu’habituellement la semaine précédant le réveillon, je suis à mon apogée côté excitation. Mes cadeaux ne sont pas encore terminés, il n’y en a toujours pas sous le sapin et même le lutin que je capture depuis 5 ans pour mon fils commence à être sérieusement à court de mauvais tours. Où est passée ma magie de Noël ?
-
La cicatrice du coeur
Il y a ensuite le salon où toutes sortes de monde se présente et dont tu ne connais même pas la moitié. Des moments où tu voudrais être seule avec lui et les mettre tous à la porte pour pleurer ou crier. J’ai compris, après un moment, qu’il était aimé et qu’ils avaient le droit de lui dire adieu aussi.
-
Yé où mon maudit X ?
Moi, je me demande à quelle lettre de l’alphabet je suis rendue. Est-ce que je suis quelque part entre le L et le M, ou je suis ben proche de la fameuse lettre ? Genre au W ? Suis-je tout près ou profondément éloignée ? Comment suis-je censée le savoir ?
-
Faudrait ben faire de quoi…
Dans notre quotidien d’adulte établi ou d’adulte en devenir, on passe à travers nos vies à coup de journées, comme le dit si bien la chanson de Vilain Pingouin. Et même si on tente de vivre le plus possible à cent mille à l’heure, on passe à côté d’occasions de se retrouver entouré des gens qu’on aime. Jamais le temps ou l’envie de prendre le temps de voir les personnes qui sont importantes pour moi, et à qui je n’ai jamais l’occasion de leur dire.
-
Malade invisible
Dans ma presque nudité, je suis marquée au crayon indélébile. La plupart des gens que je connais ne le sauront jamais, comme si je menais une double vie. Je fais partie de ces malades invisibles, ceux qui perdent davantage de visibilité lorsque l’étiquette leur est finalement attribuée. Des maladies difficiles à diagnostiquer parce qu’elles ne sont pas quantifiables, qu’elles ne se voient pas dans un microscope. Je me nomme Audrey, j’ai 29 ans et je suis atteinte d’une maladie mentale.
-
Un mariage avec ça ? Non, merci.
Je les envie tout de même, c’est magnifique d’y croire encore et de se dire jusqu’à ce que la mort nous sépare. Je leur souhaite d’ailleurs de vivre une histoire comme celle de mes parents. Plus de 45 ans de mariage et d’amour, qui aurait pu en faire facilement 45 de plus, si cela n’avait été de la Grande Faucheuse.