Mon amour,
J’ai envie de me dévoiler encore plus… Parce qu’après 12 ans, même si j’ai l’impression que tu connais tout de moi, je sais que ce n’est pas le cas.
Oui, des fois, j’ai envie de tout détruire ce qu’on a bâti…
Juste parce que je suis une fille de défi, parce que j’ai envie de me lancer dans le vide et d’aller voir si je serais capable de rebâtir une autre relation avec des bases aussi solides, mais composées de matériaux différents. Juste parce que j’ai parfois envie de savoir si le gazon serait plus vert ailleurs. Ou bien juste pour voir avec quel acharnement tu tenterais de me reconquérir. Pour savoir la peine que ça te ferait, le niveau de chagrin que tu atteindrais. Mais ne t’inquiète pas, cette idée ne me traverse l’esprit qu’en de rares occasions. Et quand ça se produit, c’est souvent à ce moment que tu te pointes avec une petite attention envers moi. Comme un baiser inattendu ou une idée d’activité pour me changer les idées puisque tu sais que rien ne me rend plus heureuse que de planifier des trucs avec toi.
Des fois, je fais semblant…
Je fais semblant de dormir pour ne pas faire l’amour ou pour ne pas avoir à écouter les états d’âme qui t’empêchent de dormir. Ou encore, pour ne pas prendre le blâme de notre chicane en te disant que tu as raison parce que tu sais à quel point je suis orgueilleuse et que je déteste me tromper. Des fois, je fais semblant d’être contente de te voir débarquer à la maison, alors qu’en réalité, je jubilais à l’idée d’être seule pour la soirée. Des fois, je fais semblant d’avoir envie de toi. Je me dis que ce n’est pas de ta faute si ma libido est à off, et que j’ai trop peur que tu finisses par aller voir ailleurs si jamais je ne te comblais plus de ce côté. Mais je sais que je ne suis pas si bonne actrice au point où tu ne t’en rends jamais compte, mais t’es fin de ne presque jamais m’en tenir rigueur.
J’aimerais ça mourir avant toi…
Parce que je ne sais pas ce que je ferais sans ton soutien. Je ne suis pas certaine que je serais à la hauteur pour affronter le monde extérieur sans ton ancre pour m’accrocher. Tu es vraiment mon port d’attache et je crains de n’être qu’une âme perdue sans ta présence à mes côtés. Heureusement, j’aime la vie, notre vie. Et la mort n’est pas un sujet auquel j’ai envie de penser pour l’instant. Alors lorsqu’on sera à l’hospice, après une longue vie de bonheur, on pourra en discuter de façon plus sereine. Je l’espère. Parce qu’à ce moment-là, tu sauras tout de moi.
J’en suis certaine…