J’avais environ 24 ans quand on m’a dit «tu sais, aujourd’hui, ça existe pu le terme vieille fille» dans une tentative de me rassurer d’être seule (pour une des rares fois où je l’étais dans ma vie). C’est drôle parce que je ne m’inquiétais pas du tout. J’ai l’impression que souvent, c’est l’entourage des gens célibataires qui s’inquiète le plus. En fait, je rectifie, ils ne s’inquiètent pas, ils jugent. Parce que même si le terme «vieille fille» n’est plus dit à haute voix, on continue à se dire intérieurement qu’une personne seule ne l’est jamais par choix. Parce que la plupart du temps, les gens naissent et grandissent avec comme principal but de trouver leur tendre moitié.
J’étais quand même très jeune la première fois où j’ai pensé «j’me vois avoir un enfant mais beaucoup moins avoir un mari». J’ai longtemps réfléchi à pourquoi certaines personnes de mon âge, qui ont vécu dans à peu près le même environnement que moi, étaient maintenant en couple depuis une décennie et avec des enfants. J’me suis souvent demandée si c’était moi qui étais difficile ou eux autres qui s’accommodaient plus facilement. J’me suis demandée qui avait raison, entre eux et moi, qui faisait la bonne affaire. Qui avait compris quelques choses que l’autre non.
Le truc c’est que y’a pas de mode d’emploi. Y’a pas de seule et unique façon de vivre sa vie. Et j’me dis que peut-être qu’il n’existe pas, l’unique homme de ma vie. Après tout, ça fait déjà quelques-uns qui rentrent et qui sortent de ma vie. Depuis le premier gars sur lequel j’ai trippé que je demande à mon entourage «Comment on fait pour savoir qu’on aime quelqu’un ?» et on me répond «Quand tu vas rencontrer cette personne, tu vas le savoir». Au moins 12 ans plus tard, je ne comprends toujours pas ce que ça veut dire. J’me suis longtemps demandée si j’étais brisée, dysfonctionnelle à un certain niveau, si mon cœur était anosmique et qu’il ne pouvait sentir l’effluve de l’amour même s’il se trouvait en face de lui.
J’me retrouve à compter les hommes que j’ai eu dans ma vie sur le bout de mes doigts et avoir peur au jour où il va falloir que j’utilise mes orteils, mon nez et mes oreilles pour compléter le compte. Alors qu’au fond, dans la vie on rencontre plein de gens et qu’il y en a toujours qui sont là pour rester et d’autres qui ne sont que de passage. Pourquoi ça serait mal vu quand il s’agit de ton chum ou de ta blonde ? Peut-être que les gens qui rentrent dans une vie sont là au moment où vous aviez besoin l’un de l’autre et qu’ils quittent exactement au moment où il faut.
Et maintenant je me dis, tout d’un coup que c’est ok ? Tout d’un coup que je ne suis pas malade de ne pas rêver au prince charmant ? Et si c’était ok, que la personne avec qui je suis maintenant, n’est pas nécessairement la personne avec qui je finis mes jours ?
Et si, je finissais ma vie toute seule et que je n’étais pas malheureuse pour autant et que c’est ce que je souhaitais vraiment ?
3 Comments
suzanne35blog
divorcée depuis vingt ans, j’ai eu quelques aventures depuis, mais désormais je suis seule et très contente de l’être! On se sent bien plus seule avec un homme que l’on aime pas … j’ai 4 enfants et bientôt deux petits enfants, en fait je m’étais surtout mariée pour avoir des enfants, je trouve que la solitude et la liberté!
Pierre-Olivier
Intéressant. As-tu déjà pensé au polyamour Dominique? Plusieurs ne se retrouvent plus dans un mode relationnel monogame de nos jours, mais il existe d’autres options moins restrictives. En tout ka, fait attention à toi!
Grâce Minlibé
Chaque être a un parcours de vie unique. On peut être seule et être heureuse. Le vrai défi du célibataire est d’identifier la source et le but de son célibat…