Hier, avait lieu le lancement du deuxième livre de Carolane et Josiane Stratis, les filles derrière les blogues Ton petit Look et TPL Moms. Le livre qui est sorti en magasin, le 15 février, dernier s’intitule Les filles sont-elles folles? et a comme sujet principal les maladies mentales. Le lancement avait lieu au tout nouveau café du quartier Villeray : Chez l’Éditeur – café littéraire qu’on a eu la chance de découvrir. Sur place, on a pu déguster de l’écorce de chocolat de la compagnie Prana, de la pizza et des charcuteries de chez Pizzéria no 900, de la crème glacée de chez Lacrem spécialités Véganes, des cocktails gracieuseté de Cointreau et plusieurs autres. La décoration était sublime avec les bouquets de chez Prairies et les ballons partout au plafond! On peut dire que c’était une soirée à ne pas manquer.
Carolane et Josiane étaient magnifiques et stylées, comme à leur habitude, et ont pris le temps de dédicacer des exemplaires. La soirée était remplie d’émotions et c’est dans une ambiance d’amour et de fierté que les deux soeurs ont dit un petit mot aux gens qui étaient présents.
En plus d’assister au lancement, j’ai eu l’immense chance de m’entretenir avec Carolane et Josiane Stratis. Elles qui ont aussi sorti, en 2015, le livre Ton petit look : guide pour une vie adulte (genre) épanouie que je me suis procuré avec bonheur. Elles signent donc leur 2e livre, Les filles sont-elles folles? de Les Éditions Cardinal. Je les suis depuis longtemps sur les réseaux sociaux et j’étais très excitée d’enfin pouvoir parler avec elles. Ce sont deux femmes talentueuses et sympathiques qui ont, le temps d’un appel, répondu à quelques unes de mes questions :
Pourquoi parler de ce sujet et le mettre sur papier?
« On reçoit beaucoup de feedback quand on fait des trucs, on en a eu sur le premier livre et il y avait une forte préférence pour la partie «Les petits défis de la vie». On s’est dit que ce serait intéressant de creuser cet aspect-là. Quand on a amené le projet à notre éditeur, il y avait un discours ambiant assez fort sur le fait que les filles étaient vues comme des folles. On a un peu trouvé notre thématique là-dedans. ». La rédaction du livre a été faite à travers les épreuves de la vie que les soeurs ont dû vivre dans la dernière année, par exemple, la grossesse surprise et l’accouchement de Carolane.
Pourquoi avoir choisi ce titre?
« C’est sûr que Carolane et moi on est un peu “rentre-dedans” dans la vie. On est aussi réputées pour avoir des bons titres d’articles et on veut perpétuer ça avec notre livre. Au début, on voulait y aller plus dans l’affirmatif « Ouin, toutes les filles sont folles » et, après avoir fini le livre, on s’est rendu compte que c’était mieux de le mettre en questionnement. C’était mieux puisqu’on a posé cette question à chaque personne qui ont été interviewées dans le livre. En mettant le questionnement, on trouvait que c’était plus approprié avec le contenu du livre et ça soutenait bien le propos. »
Comment avoir abordé le sujet sans que cela devienne lourd?
« C’était important de faire un livre que les gens ne seraient pas gênés de lire dans le métro. On trouvait important que le livre ne crie pas « maladie mentale »! On voulait que ce soit un bel objet, on ne voulait vraiment pas que ce soit gênant pour les gens.» Pour l’avoir feuilleté et avoir débuté la lecture dans un café, en public, complètement absorbée par les mots, je n’ai jamais eu l’impression que je devais me cacher. Malgré le sujet lourd, la proximité que j’ai par rapport au sujet, les filles ont réussi à rendre ce livre agréable et beau.
Concernant le choix d’écriture: « C’est un style d’écriture dénudé, on aime utiliser des mots simples que les gens vont comprendre. Pour nous, c’était important de garder le ton de notre blogue, mais plus recherché dans le livre. On voulait un style d’écriture sans jugement, facile et le fun à lire. On a vraiment travaillé pour qu’une personne, ayant des maladies mentales qui lit le livre, se sente plus comprise, on a essayé d’être le plus emphatique possible, même si on est déjà très emphatiques et qu’on en a à revendre. On ne voulait pas que ce soit triste, mais le fun à lire. ».
Les filles trouvaient important d’ajouter d’autres voix que les leurs à ce livre. « On ne voulait pas prendre la parole pour toutes les filles ou toutes les personnes qui souffrent de maladies mentales. On ne veut pas être porte-paroles pour ces gens-là, mais plus un porte-voix pour les personnes qui ont vécu des difficultés.»
Pourquoi avoir opté pour le système d’entrevue?
« Ça fait changement du premier livre. On voulait aller plus pointu dans certains aspects. On a des fois de la difficulté à verbaliser et à exprimer ce que à quoi on s’attend d’un texte, surtout quand c’est quelque chose de super personnel. Donc, le fait de faire des entrevues par écrit, ça permet aux personnes de s’exprimer plus et ça nous permet à nous aussi de poser des questions qu’on serait trop gênées de poser dans la vraie vie. »
Pourquoi dans un livre?
« Premièrement, on écrit beaucoup de textes sur les maladies mentales, le féminisme et d’autres sujets sur nos deux plates-formes. On croit que nous remplissons bien notre mission à ce niveau. Deuxièmement, dans un livre, il n’y a pas de section «commentaires». Des fois ça fait du bien de pouvoir écrire sans se soucier des gens qui sont en tabarnack, parce que oui ça nous arrive de gérer des gens qui nous disent qu’on aurait dont pas du vivre cette chose de notre vie. Ne pas avoir de section commentaire, ça permet d’aller plus loin dans certains sujets. Aussi, un livre ça s’inscrit dans une période de temps, une durabilité un peu plus longue. Un texte, ça vit sur Internet environ 2 heures? 2 semaines? Mais ça n’a pas une durée de vie très longue. Mais un livre a une plus grande durée de vie. Ça nous intéressait de matérialiser nos écrits, prendre des risques et de les assumer. »
Vos rêves avec ce livre?
« Peut-être sortir un peu plus de l’Internet, même si on s’y sent bien. On a pas fait ça pour avoir des répercussions immenses. On a écrit ce livre-là, parce qu’on se rend compte qu’il y a beaucoup de gens qui sont pris de troubles de santé mentale, même dans notre entourage, et ça nous fait de la peine. On aimerait déstigmatiser ce trouble. On ne se considère pas comme spéciales dans la vie, on sait que si l’on a vécu des épreuves, d’autres personnes en ont sûrement vécues aussi. On s’est dit que c’était une bonne idée d’en parler et que les gens sachent qu’ils ne sont pas seuls là-dedans. Il y a beaucoup de livres qui parlent de l’expérience de certaines personnes avec des maladies mentales, des auto fictions ou des biographies et, de l’autre côté, il y a des livres sur des recettes sur comment s’en sortir, mais il n’y a pas de juste milieu qui fait juste expliquer « hey moi, j’ai une maladie mentale et je la vie comme ça» et « moi de mon côté, je le vie comme ça ». Et ça ne veut pas dire que ma recette à moi est meilleure qu’une autre. »
Ce n’est aucunement un livre lourd à lire, ça se lit bien et j’ai vraiment le sentiment qu’elles réussiront à donner une lueur d’espoir pour toutes les personnes qui vivent avec des troubles mentaux. Le livre est constitué d’entrevues qui se veulent un diaporama de gens qui ont vécu des difficultés et ce dans leurs mots, selon leur vécu et leur expérience. C’est un livre nécessaire et je le conseil à tous !
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