Hypersensibilité

Je suis tombée il y a quelque temps sur un texte qui décrivait l’hypersensibilité et je suis restée bouche-bée. J’aurais pu écrire moi-même les mots de chaque ligne, tellement ils me décrivaient. Aussitôt, j’ai partagé le texte à mon chum qui, lui aussi, a trouvé que ça me ressemblait beaucoup. Bon, l’hypersensibilité n’est pas un trouble, c’est plus un aspect de la personnalité. Mais, en lisant ce texte, j’ai ressenti comme un soulagement, juste de me rendre compte que je ne suis pas la seule à avoir tel type de réactions ou tel genre d’attitude. J’ai toujours eu l’impression d’être incomprise, je me suis toujours demandée pourquoi on me reprochait autant d’être uniquement celle que je suis. Je sais maintenant que je ne suis pas seule et j’ai eu envie de vous partager comment je vis avec cet « excès » de sensibilité, tout à coup que vous vous reconnaîtriez.

L’hypersensibilité ne fait pas bon ménage avec la pression et le stress. Pourtant, je suis la première à me garrocher dans mille et un projets, et j’aime ça! Je sais que je suis bonne dans ce que je fais et que je suis pleine de créativité, mais l’accumulation finit toujours par m’angoisser. Avec le temps, j’ai appris à gérer mon stress. Je suis le genre de personne qui n’aime pas le bruit et qui a besoin de calme. Des fois, je deviens tellement irritée que mon humeur change et ce, juste parce que je suis dans une bulle qui ne me convient pas. Par exemple, j’adore les shows, mais je ne supporte pas ceux où il n’y a pas de places assises. J’ai besoin de mon espace et je dois avoir le contrôle de ma bulle. Si je suis envahie de gens, comme dans les festivals extérieurs, avec le bruit, les voix et tout le reste, je peux facilement faire une crise de panique. Mon truc? Lorsque j’assiste à un show à la Place des Festivals, je reste éloignée de la foule et je m’assoie dans le gazon sur le côté. Comme ça, ma bulle est respectée et je me sens plus légère. Les bruits agressants aussi me font changer d’humeur, que ce soit des ronflements, quelqu’un qui mâche une gomme, un crissement de pneu, des travaux, un bruit constant ou tout autre chose. Je deviens hors de moi tellement tout ça vient m’atteindre, et souvent ma réaction est accueillie avec un gros point d’interrogation et des pensées peu flatteuses : «Crisse est folle, elle exagère!».

Dans mes recherches, j’ai aussi lu que les personnes hypersensibles étaient empathiques et prenaient les choses à cœur. OMG, oui ! Dès que j’ai quelqu’un autour de moi qui a besoin de quelque chose, peu importe ce que c’est : un lift, du linge, de l’argent, de la bouffe, etc., j’accours. Je pourrais clairement porter une cape et des collants si j’étais game. Ça sonne comme de la générosité mais c’est plutôt que, quand les autres souffrent, j’ai tendance à le prendre à cœur.

J’analyse aussi beaucoup les choses, autant les paroles que les gestes. Je ne peux m’empêcher de scruter les situations, ce qui m’amène souvent de la souffrance. Des fois, les choses viennent me chercher au point où je les prends personnelles. Je me fais souvent dire que je m’imagine des choses et que je suis trop sensible, mais je n’y peux rien. Peu importe les trucs que tu vas me donner, je suis comme ça. Arrête de me dire de prendre pour acquis que tu n’es jamais fâchée, même si je sais que tu m’aimes et que tu veux m’aider. Malheureusement, mon corps, mon cœur et ma tête finiront toujours par analyser et prendre les choses personnellement. Si tu m’aimes, laisse-moi vivre ma crisette et rassure-moi. Et moi, puisque je t’aime, je vais essayer très fort de t’écouter et de te croire.

On me reproche souvent de refuser les invitations de sorties, de ne pas être beaucoup disponible, de ne pas téléphoner. En fait, mon besoin de solitude est vraiment important. Ces moments de paix et de tranquillité sont nécessaires pour m’aider à relaxer et décrocher. Pourquoi est-ce si mal de passer mon samedi soir tranquille chez moi au lieu de sortir dans un bar? Dans mes recherches, j’ai lu que les personnes hypersensibles avaient besoin de plus de temps que les autres pour soi, et je confirme. J’ai besoin et ce, plus d’une fois par semaine, d’être dans ma bulle, seule et de faire mes petites affaires. Décrocher des réseaux sociaux et juste être seule avec moi-même! Les gens interprètent ce désir de solitude comme si je n’avais pas le goût de les voir, alors que ce n’est pas du tout le cas. Je suis comme ça, tout simplement. Je pourrais passer une semaine complète cloîtrée dans ma chambre, sans parler à qui que ce soit et être heureuse juste parce que je suis dans le calme et loin de tout.

Je savais déjà que j’étais sensible. C’est quelque chose qui m’a d’ailleurs souvent attiré des situations malheureuses, soit des chicanes ou des conflits avec mes amis et mon entourage. Les gens ont souvent du mal à comprendre mes agissements qui pour moi sont normaux, mais eux? Ils me font des reproches. Je suis sensible et j’écoute mon corps, ce qui fait en sorte que je me fatigue vite. J’analyse tout, je ressens tout et je réfléchis trop. Imaginez à la fin de la journée comment mon cerveau est brûlé. Oh oui c’est lourd, oh oui les gens peuvent changer, mais est-ce possible uniquement d’accepter qu’on n’est pas pareil? Des fois, j’aimerais hurler de tout mon corps aux gens qui m’ont jugée, insultée, incomprise, juste parce que je suis différente ou peut-être trop passionnée et impliquée.

Je suis hypersensible, ça fait partie de ma personnalité. J’apprends à vivre avec mon caractère et mes différents besoins et surtout, je m’adapte. C’est ça le plus important, non?

 

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One Comment

  • Coralie

    Bonjour!
    Merci pour cet article dans lequel je me retrouve vraiment. As-tu quelques astuces pour “gérer” cette hypersensibilité ?

    Je trouve qu’il s’agit d’une force car être empathique permet de soutenir et d’aider les autres, et surtout d’être à l’écoute. Mais j’ai souvent l’impression “d’absorber” les sentiments des autres. Par exemple, impossible pour moi de regarder un film qui se termine mal. Je m’identifie au personnage principale et suis triste pendant des heures ensuite.

    J’ai vécu une rupture douloureuse il y a plus d’un an. Depuis, impossible de laisser des gens m’approcher ou me toucher… Je n’arrive plus à communiquer. Comme si j’avais un langage qui m’étais uniquement destiné, dur à vivre..

    C’est très compliqué au quotidien car les gens ne comprennent pas, et surtout, cela est très dur au Boulot, ou je n’arrive pas à gérer mon perfectionnisme et mon hypersensibilité.

    Du coup, si tu as des petites astuces, je suis preneuse! ;).

    Coralie.

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