Folie Urbaine voisineuse jen

Je ne suis pas voisineuse

Tsé la fille qui parle à tout le monde quand elle arrive quelque part ? Celle qui s’assure que tout le monde ne manque de rien dans un party ? Qui prend la parole en public sans être trop stressée ? Qui est plutôt de nature extravertie et n’a pas peur de se retrouver dans un endroit avec plusieurs personnes qu’elle ne connaît pas ?

C’est moi.

Celle qui apprécie sa maison et le confort de sa solitude entre 4 murs ? Celle qui adore se retrouver complètement seule à la maison pendant plusieurs heures et espère ne croiser personne dans les rues pendant quelques journées consécutives ? Celle qui veut la tranquillité d’un chalet à 1 km de l’effervescence du centre-ville ? Celle qui veut se laisser bercer dans son hamac à l’abri des regards sans jamais se faire déranger pendant la lecture d’un livre passionnant ?

C’est aussi moi.

Tout ça pour dire que ma personnalité est pleine de contradictions quand vient le temps de gérer mes rapports avec les gens et organiser mes moments de silence, seule avec moi-même.

J’ai besoin de contacts humains partout… sauf chez nous. À part ceux qui cohabitent avec moi, c’est-à-dire mon chum et mon fils seulement. Et mon chat.

Quand j’arrive dans mon quartier, je remarque à peine ce qui m’entoure. Je ne croise pas le regard des gens. Ou à peine. Je dois leur paraître affreusement snob. Et ça ne me dérange pas du tout. Je demeure au même endroit depuis 6 ans, et je ne connais le nom que de 2 ou 3 personnes de mon voisinage. Et ce n’est pas moi qui leur ai demandé.

Parce que moi, je ne suis pas voisineuse.

Je suis plutôt l’antisociale par excellence dans toute la superficie du quartier où j’ai élu domicile. Et c’était la même chose lorsque j’étais en appartement. La fille la plus tranquille du bloc. Celle qui ne se mêle de rien, qui ne veut pas de contact ou d’échanges verbaux sur la pluie et le beau temps et qui préfère aller à l’épicerie à 22 h le soir plutôt que d’aller cogner chez sa voisine de palier pour lui demander une tasse de sucre. Celle qui va peut-être regarder par le rideau, une fois de temps en temps, si elle entend des conversations inhabituelles provenant de la maison d’à côté, mais qui n’osera jamais sortir pour donner l’impression qu’elle s’y intéresse un tant soit peu.

On dirait que j’ai peur de me sentir envahie par mes voisins. Donnez-leur un pouce et ils prendront le bras. J’ai peur que si j’ouvre la bouche une fois, il sera trop tard. Je devrai converser avec eux, chaque fois que nous nous croiserons et il sera obligatoire de trouver des sujets de conversations différents chaque fois. Et inévitablement de me sentir obligée de prendre des nouvelles d’eux alors que leur vie ne m’intéresse pas vraiment. J’ai déjà de la difficulté à gérer mes relations au quotidien… Non, mais c’est vrai, on doit entretenir nos rapports humains avec notre famille, les gens au travail, avec nos amis, avec certaines personnes avec lesquelles nous entretenons des contacts obligatoires, je n’ai pas envie de gérer mes voisins en plus !

Quand j’entre chez moi, c’est pour retrouver mon havre de paix. Mon sanctuaire. Ma bulle de tranquillité. Mon petit nid décoré à mon image et selon mes goûts. Et je n’ai pas envie de m’y sentir coincée au pied de la porte, parce que quelqu’un me retient pour me parler de sa journée de travail ou de son dernier voyage dans le Sud. Pas que ce n’est pas important. Mais ce n’est pas ma priorité quand je veux juste retrouver le confort de ma maison.

Alors, chers voisins, ce n’est pas que votre présence me dérange. Mais je préfère me tenir loin, préserver mon petit cocon et limiter nos échanges à de simples bonjours.

Pis t’as le droit de me trouver snob. Je peux vivre avec ça.

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