Je suis de la génération Y ou ce qu’on appelle aussi une milléniale. Je suis née en 1982, je n’ai pas eu à subir la menace d’apocalypse de la guerre froide. Je n’ai pas connu le monde sans le SIDA. J’étais suffisamment jeune lors de l’introduction massive de l’informatique grand public pour en avoir acquis une maîtrise intuitive qui dépasse généralement celle de mes parents, mais j’ai aussi connu l’informatique sans internet.
Je suis née avec la montée de l’intérêt du grand public pour l’écologisme (qui, précédemment, était l’affaire d’une minorité). J’essaye de prendre soin de ma planète, qui va plus mal que jamais. C’est pas encore assez, pis je sais que ce que je laisse aux générations futures, c’est un beau bordel.
Les jeux vidéo sont pour moi un banal divertissement, au contraire de la génération X pour laquelle ils sont beaucoup plus importants. Mais j’ai quand même la face «scotchée» à mes écrans trop souvent. Faudrait que je fasse attention à ça. Ce n’est pas un bon exemple à montrer à mon fils.
Mais s’il y a une chose que toutes les générations actuelles vivent en même temps, c’est bien la pandémie mondiale qui entrera dans l’histoire de l’humanité à côté de l’année 2020. Et sûrement à côté de l’année 2021 aussi… et personne n’y échappe.
Cette année, La Guerre des tuques est remplacée par la guerre des masques. Kevin n’est pas le seul à rater l’avion et le sapin a peut-être encore des boules, mais nous sommes définitivement moins nombreux à le contempler.
Noël a pris son temps pour arriver chez nous. Et il repartira encore plus vite que les années précédentes en espérant ne pas avoir laissé de traces de COVID sur les bords de verres, au fond des assiettes ou sous les coussins du salon.
Noël a pris son temps, mais il est bien là. Sa musique est diffusée partout depuis le 1er novembre, comme chaque année. Les sapins sont même arrivés plus tôt que prévu dans les chaumières, sous l’approbation des plus grinch qui ne sont habituellement pas d’accord. Ils étaient encore là pour s’en plaindre, mais avec un peu moins de véracité, je trouve.
Noël a pris son temps pour revenir après 10 mois d’incertitudes, de mauvaises nouvelles, de théories de complots, de masques, de visières, de gel antibactérien, de gyms fermés, de restaurants au bord du gouffre. Plusieurs ont sans doute demandé un miracle au père Noël pour ne pas perdre leur entreprise, d’autres demanderont la santé pour vrai. En le pensant vraiment cette fois. Parce qu’avouons-le, jusqu’ici l’expression «Je te souhaite la santé pour la prochaine année» relevait plus du cliché ou d’un automatisme que d’une réelle demande.
Noël a pris son temps, et on l’appréciera sans doute plus que jamais. Même s’il sera doux-amer, même s’il sera plus émotif. Reste à espérer qu’il ne laissera pas trop de mauvais souvenirs.
«L’amour revient de guerre
Le cœur en bandoulière
Il faisait froid, au loin, là-bas
L’amour revient de guerre
La tête de travers
Mais le cœur à l’endroit
Faisons la paix si tu veux
Aucun des deux n’a perdu au jeu
L’amour a pris son temps
À travers les vents de janvier
À réchauffer l’hiver frileux
L’amour a pris son temps
Mais rien n’aurait su apaiser
Le feu qui brûlait dans nos yeux»
L’amour a pris son temps… chantait Nathalie Simard dans les années 80.
Noël aussi
Mais il est bien là, et il sera magique quand même… avec un peu de bonne volonté.
Joyeux Noël à tous xxx
