Oui j’ai changé. Je ne suis plus la même personne depuis que mon monde tout entier s’est écroulé. Mon corps, mon âme, mon cœur se sont écroulés tous ensemble, main dans la main. J’ai shut down tout d’un coup et j’ai eu besoin qu’on me fasse un reset qui était nécessaire. J’étais sur le point de tirer la plogue une fois pour toutes, mais j’ai eu de l’aide juste à temps.
J’ai vécu la dépression et je peux te dire que c’est difficile. C’est ardu de juste essayer de comprendre ce qui se passe en dedans de toi, imagine-toi devoir l’expliquer aux autres. C’est une période où tout est centré sur toi-même, tu dois avancer, te trouver des repères, te créer une routine, prendre soin de toi, écouter ton corps, etc. Il y a eu les rendez-vous chez le médecin, le psychologue, le psychiatre et la médication. Un cocktail complet de choses qui demande une certaine adaptation, tout cela pour ton bien-être, pour aller mieux.
Tu ne sais plus qui tu es. On t’a remis à zéro. Il te reste encore quelques repères : tes ami.es, ta famille, ton chum, mais tu ne penses plus pareil, certaines choses ont disparu en toi et d’autres sont entrées.
Une dépression, ça change un humain, ça change une vie.
Quand tu finis par aller mieux, tu te rends compte qu’il y a des choses ou des personnes que tu ne désires plus dans ta vie. Tu reconstruis petit à petit ton quotidien, tes projets, tes rêves, tes ambitions, etc. Des sentiments que tu avais avant disparaissent et d’autres apparaissent. Je me suis longuement forcée à ne pas changer. Mais la vérité c’est que c’est normal de changer après une dépression (ou tout court un moment dans sa vie). On va mieux, on veut continuer d’aller mieux et il y a des choses qui doivent changer pour cela.
La culpabilité, je n’en ai plus. J’ai changé et je continue de changer pour moi, pour mon propre bien-être. Je suis la seule à avoir le contrôle sur mes sentiments, mes émotions, mes réflexions, etc. Personne n’est en droit de me dire ce qui est bien pour moi. Je me suis créé une carapace pour faire face aux personnes qui me jugent, me font la morale, me tirent vers le bas.
Moi, je veux du beau. Que du beau. Le laid, il y en aura toujours. Mais j’ai envie d’illuminer ma vie avec le beau. J’ai tellement longtemps vécu avec une ombre noire au-dessus de la tête, que, maintenant, je peux voir le ciel bleu et le soleil ; j’ai envie d’en profiter et de ne laisser rien ni personne m’en empêcher.
Donc, ben oui, la dépression m’a changée ! Tu as le choix d’accepter qui je suis ou de choisir un autre chemin sur lequel je ne t’accompagnerai pas.