Prise au piège

Prise au piège

Tu semblais si différent,  si attentionné

Derrière ton regard se cachaient des gestes mal intentionnés

Tes yeux ont changé, laissant place à un obsédé dérangé

T’as eu aucun regret, aucune hésitation

Ta main montait le long d’ma cuisse

Pendant que l’autre descendait mon zip

T’as baissé mon pantalon et tu m’as baisée même si j’te disais non

Le besoin sexuel trop élevé

J’me débattais, malgré ton insistance

J’pense que tu ne sais pas c’est quoi être impuissante

Maintenant j’mets une distance avec tout l’monde

Tu t’es pas contenté d’une fois

Tu m’as fait vivre c’te calvaire-là à répétition

J’pu capable de m’laisser toucher sans capoter

J’avais une chance sur deux d’passer par-dessus

10 ans plus tard, je cherche encore le moyen d’oublier c’que j’ai vécu

Médicaments, psychologue, testament

Ma vie n’est même pas commencée et je pense déjà à quand elle va se terminer

J’me sens salie à cause d’la façon qu’tu as agis

J’aurais dû avoir une vie sociale épanouie

Si tu ne m’avais pas enlevé ce privilège

Prise au piège

Une vie sexuelle tachée

Une enfance volée

Une confiance brisée

Un avenir dur à traverser

Les images défilent, comme dans un film

Une scène d’horreur

Rien en mon honneur

Qui m’font perdre toute ma valeur

À cause de ses violeurs

Après tout ça, faut pas croire que ça s’arrête là

J’ai passé deux ans à ne penser qu’à ça

Dans 4 jours j’aurais la réponse à savoir si la fin approche

La conclusion à un procès qui dure déjà depuis trop longtemps

Deux ans à passer proche de dire : c’est fini mes gants j’les raccroche

Honnêtement, je sais pas si j’ai vraiment la force

J’essaye de garder la tête haute

Mais plus le procès est reporté, moins j’ai envie de continuer

Et si je devais aller témoigner

Comment je vais faire pour aller raconter ce que tu m’as fait subir à des étrangers 

Juste d’y penser,  la honte monte

L’impression d’avoir été faible m’obsède

Je sais pu quelle force je possède

J’avoue qu’à cet instant je doute de toute

À la fin, est-ce que je vais pouvoir crier victoire

Vais-je continuer de voir ton visage quand je me couche le soir

Pour rajouter à ça, je me fais dire que la sentence qu’tu risques d’avoir est trop sévère

Dans ma tête rien n’est trop lourd pour un sale pervers

Et si c’était vrai, si j’avais raison au début de vouloir garder ça sous silence

C’est mélangeant quand tu sais pu comment faut qu’tu penses

Et si c’était moi la coupable

C’est peut-être pas pour rien qu’des fois j’ai l’impression que j’pu capable.

Caroline Signature
Josée

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