L’argent ne fait pas le bonheur.
Ok. Je comprends.
Pis j’te jure que j’essaye d’y croire.
Mais quand tu fais ton budget toutes les semaines, que ton salaire reste relativement le même (une bonification de 0,20 $ en 2 ans, t’appelles pas ça une grosse augmentation), et que tu veux éviter l’endettement le plus possible parce que l’argent te fait faire de l’anxiété, t’as quand même le droit de penser que ça ne fait peut-être pas le bonheur, mais que ça aide quand même pas mal à te faire sourire.
Pis quand je souris, c’est souvent parce que je suis heureuse alors j’en tire tout de même la conclusion que l’argent, ça aide un peu à mon indice de bonheur.
Je te donne un exemple…
Cet été, on n’a pas fait de projets précis, mes hommes et moi. Avec une seule semaine de vacances en commun, on n’a pas réservé de chalet ni planifié aucun voyage. On a eu une grosse année à la suite de ma fracture à la cheville et on veut simplement se reposer. On se dit qu’on va en profiter pour mettre de l’argent de côté, juste apprécier notre maison, la piscine et se gâter occasionnellement.
Je suis un peu déçue quand même, parce que pour moi, l’été, c’est habituellement all-in, j’aime que mes vacances soient bien remplies et qu’on visite plusieurs endroits. J’entends mes collègues de travail et mes amis faire des plans de vacances qui incluent voyages, escapades et activités originales et je suis quand même un petit peu déçue à l’idée de n’avoir rien à raconter à mon retour.
Mais bon, c’est une décision de famille et j’ai déjà statué que 2019 était une année à oublier.
J’me dis qu’on est chanceux d’être ensemble, tous en santé et que la vie est quand même bonne pour nous!
J’te jure que je me suis dit ça.
Le 1er jour de nos vacances, la voiture de Chéri est victime d’un accident bête qui nous force à la reléguer à la fourrière et à magasiner une auto avant même d’avoir eu la chance de se payer un petit resto pour célébrer le début de nos vacances.
3500 $ en moins plus tard, Chéri a une nouvelle voiture usagée.
Notre maigre budget vacances vient de baisser. On renoue avec la marge de crédit qui était, à notre bonheur, très peu sollicitée depuis quelques mois.
Oui, il était prévu qu’on change sa voiture à court terme, mais peut-être pas À CE MOMENT PRÉCIS. Mon moral en prend un coup, je me dis que ça débute tout croche, qu’on est dont ben mal lunés et que ça vient de signer l’arrêt de nos vacances même pas vraiment commencées.
On est toujours en santé, on est toujours aussi chanceux d’être ensemble et ce n’est pas uniquement une voiture fonctionnelle qui fait que la vie est bonne pour nous.
Mais… y’a quand même de quoi vivre une déception et s’interroger sur les tenants et aboutissants de l’argent. Pis ça se peut qu’on ait envie de se dire : «Pourquoi ça nous arrive toujours, des affaires de même?».
On digère la dépense, on passe les 2 jours suivants tranquilles à la maison à remanier le budget, regarder ce qu’on va faire pour ne pas rester sous ce nuage un peu gris et surtout, pour garder un bon souvenir de nos vacances malgré tout.
On passe de : «Ah pis fuck off, on part en roadtrip quelque part et on payera tout en quelques versements à notre retour» à «On se paye juste un resto et on regarde les activités gratuites dans le coin».
On tergiverse entre les deux pendant de longues heures. On regarde les chalets à louer (denrée rare en cette semaine de la construction), on envisage d’aller dans notre restaurant préféré, on regarde les activités gratuites offertes un peu partout, on s’obstine, on est raisonnables et insouciants à tour de rôle et on se chicane même un peu parce qu’on n’arrive pas à se brancher.
Finalement, on décide de s’offrir une escapade à Montréal afin de cocher tout de même quelques trucs sur notre liste, question que je ne classe pas ces vacances comme les pires que nous ayons passées depuis longtemps (pas du tout dramatique la fille!)
On se lève ce matin-là, optimistes et motivés à passer une belle journée à faire du BIXI dans le Vieux-Montréal, se promener sur place, aller peut-être faire un tour au festival Juste pour rire et terminer la journée en se collant tous les trois pour regarder les feux d’artifice.
Tout semble beau et facile dans ma tête. On va avoir du plaisir, le soleil est de la partie, tout le monde est de bonne humeur déterminé à passer une belle journée. On met notre playlist de musique dans le tapis et c’est le cœur léger qu’on prend la route.
1er arrêt : trouver un stationnement dans le Vieux-Montréal en zigzaguant à travers la forêt de cônes orange qui envahissent la métropole depuis le début de l’été.
6,75 $ dans le parcomètre pour 2 heures.
2e arrêt : la borne à BIXI. C’est la première fois qu’on veut en louer. On croyait à tort qu’on pouvait partir pour 2 heures sur nos vélos sans se soucier d’autre chose que de pédaler avec le vent dans face. Erreur, louer un BIXI à Montréal, ce n’est pas comme louer un vélo pour aller en randonnée en région. Bref, on a décidé de laisser faire et de ne pas louer de vélo.
3e arrêt : Chéri a envie d’aller jouer les touristes et de faire la croisière d’une heure sur le fleuve Saint-Laurent. Il va s’informer des prix : 25,99 $ par personne. On fait un calcul rapide, près de 90 $ incluant les taxes pour nous trois.
Je décide que c’est trop cher pour ce que c’est et je commence à regarder nos autres options. Chéri persévère et apprend que fiston n’a pas à payer son billet puisqu’il a encore 12 ans (ses 13 ans devant être célébrés quelques semaines plus tard, c’était clair qu’on allait profiter des privilèges «enfant gratuit» jusqu’au bout).
57,00 $ pour 2 entrées adultes sur le bateau.
La croisière est agréable, le temps est magnifique. Chéri se commande un bloody Caesar et une assiette de nachos à partager.
18 $ pour le breuvage et les nachos.
On retourne sur la terre ferme et on prend d’assaut le Vieux-Montréal à la recherche de l’endroit où nous irons souper, les nachos ayant été dévorés simplement dans le but de boucher un coin en attendant de plus grandes assiettes.
6,75 $ pour deux autres heures de parcomètre.
Chercher un resto dans ce quartier de Montréal, c’est quelque chose.
Tous les menus exorbitants sont affichés devant, les longues files de touristes sont décourageantes et les meilleurs endroits sont tous complets. On a tous envie d’aliments différents, on se perd en conjecture devant les options qui s’offrent à nous et on finit par choisir n’importe quel resto, faute d’être arrivé à un choix unanime.
La bouffe est décevante, le service l’est tout autant. On paye, le ventre plein, mais un goût amer dans la bouche.
80 $ pour 3 repas et un breuvage alcoolisé.
On reprend la route, en écoutant les chansonniers et en zieutant les touristes qui multiplient les selfies devant les différentes attractions.
Question de jouer les touristes à fond nous aussi, Chéri décide de payer 10 $ pour une caricature de fiston. On tombe sur l’artiste le moins talentueux qui échoue lamentablement à faire le portrait de mon fils.
10 $ pour le dessin.
On commence à être fatigués. Il est 20 h, et on constate que les feux d’artifice de 22 h sont un peu trop tard pour nous. On décide de reprendre le chemin de la maison, tout juste après un arrêt dessert pour satisfaire nos bedons qui sont encore un peu sous le coup de la déception. Une gaufre sucrée trempée dans le chocolat et deux popsicles plus tard, on reprend le chemin de la voiture pour ne pas avoir à remettre des sous pour une troisième fois dans le parcomètre.
15 $ pour les desserts.
Nous sommes restés en tout et partout 5 heures dans la métropole.
Le coût total de l’escapade?
Environ 195 $.
195 dollars pour 5 heures!!!
L’été passé, nous avons loué un chalet pendant deux jours directement sur le bord de l’eau pour pratiquement le même prix. Et les souvenirs qu’on en garde sont 1000 fois plus précieux.
Et là, ce n’est QU’UNE HISTOIRE parmi tant d’autres. Mais ce constat m’a réellement découragé sur le coût de la vie en général. Je sais qu’il est possible d’être heureux sans payer un sou, mes meilleures soirées étant souvent celles où je ne dépense pratiquement pas.
Mes conclusions?
Planifier des activités sous le coup de l’émotion, ce n’est pas la meilleure idée.
Le Vieux-Montréal, c’est peut-être ben beau, mais c’est ben cher.
Ça coûte cher, avoir une vie!
2 Comments
Nathalie Lambert
Ici juste un salaire donc les vacances c est a la maison pas d auto et mon luxe apres presque 18 ans de travail cette été prendre 3 semaines de vacances les sorties celles gratuites et proche de la maison !!
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