Je suis Borderline (trouble de personnalité limite). Mais cette maladie ne définit pas qui je suis. Non. Elle fait partie de moi, mais j’en ai le contrôle. Du moins, maintenant je l’ai. Sauf que malgré l’apprentissage à contrôler cette bête qui me fait vivre mille et une émotions, l’incompréhension des autres demeure. Quand je feel comme une marde, que mes émotions prennent le dessus, je me rends compte que mes amies ne comprennent pas. Pis je ne demande pas que ce soit le cas. Sauf que de me faire dire « réagis pas comme ça », « il faut que tu t’endurcisses », « prends pas ça personnel », ça ne m’aide pas. Non. Et je le sais tellement que mes amies veulent juste mon bien, qu’elles m’aiment et tentent juste de me remonter le moral quand une situation X survient.
J’ai souvent des trop-pleins d’émotions. De l’accumulation de marde su l’cœur. Des fois, je le garde pour moi en me disant mille fois que ça va juste passer, comme chaque fois que c’est arrivé dans ma vie. Mais d’autres fois, je ressens le besoin d’en parler à une amie. Quelquefois, ça se passe bien et j’ai l’impression d’être « normal »*, mais d’autres fois je finis par me sentir mal d’être comme je suis devant l’incompréhension des autres.
Je suis fière de la femme que je suis aujourd’hui. Mettons que c’est pas en 2017 que j’aurais réussi à écrire ces lignes. À travers les épreuves, les embûches, le diagnostic, l’hospitalisation, l’arrêt de travail, la médication, la thérapie, etc., ESTI qu’aujourd’hui je suis capable de me lancer des fleurs et de me dire en me croyant : « Hey, fille, brailles-en un bon coup, pis après, relève-toi, souris et continue ton chemin ».
Maintenant, les crises sont moins fréquentes. Je ne dis pas tout à mes amies, mais je crois qu’elles le remarquent. J’ai l’impression d’avoir livré le combat de ma vie et d’avoir gagné plus gros qu’une Coupe Stanley. J’ai trouvé qui j’étais, ce que je voulais et comment m’en sortir chaque fois qu’un osti de gros nuage rempli de marde allait se stationner au-dessus de ma tête. C’est à gros coup de fuck you, de larmes, de colères, de cris que je vais les faire fuir. Parce que la différence entre avant et aujourd’hui, c’est que je n’ai plus peur. Je n’ai plus peur des puits sans fond impossibles à grimper. Je sais que chaque gros mur de brique insurmontable ne l’est pas, suffit d’une grosse bombe de volonté pour le faire exploser, ce qui me permettra de continuer mon chemin.
La vie est remplie d’épreuves, mais elles sont toutes surmontables. Mais tout le monde est différent et surmonte les épreuves à sa façon. Je sais que mes émotions sont différentes de celles de mes amies. Elles le savent dans un sens, mais l’amour est trop fort pour ne pas vouloir essayer de dire ou faire plus. Pis pour ça, je les aime encore plus fort. Malgré la différence, une certaine incompréhension, l’important dans tout ça, c’est le moment qui vient après le trop-plein d’émotions!
*Ostie que je déteste ce mot quand vient le temps de parler de maladies mentales. C’est quoi, la normalité, dans le fond, hein? Mais je l’utilise pareil, ce putain de mot, parce que c’est quand même comme ça qu’on peut clairement exprimer la différence entre une personne avec un trouble et une personne qui n’en a pas.
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