Retour à la case départ

Les chroniques d’une hyperactive au repos forcé — Retour à la case départ

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Qui l’aurait cru…

Plus de 18 mois après la chute sur la glace qui allait tout changer, me revoilà ici, à reprendre cette chronique pour vous raconter pourquoi je reviens pratiquement au point de départ.

Lorsque j’ai repris le travail à temps plein il y a pratiquement un an jour pour jour, je croyais naïvement que je pourrais enfin reprendre ma vie et chasser le mauvais souvenir que représentaient les 6 derniers mois.

Déterminée à guérir complètement et, surtout, convaincue que la petite douleur qui persistait finirait par s’estomper, j’ai pensé que quelques semaines suffiraient pour que la vie reprenne son cours.

J’ai continué mes exercices, je me suis reposée quand il le fallait, j’ai vraiment tout fait pour me ménager et pour progresser dans mon processus de guérison. Mais lors des rendez-vous de suivi, je n’avais d’autre choix que de parler de douleurs persistantes à mon orthopédiste. Ma cheville était encore un peu enflée, j’avais de la difficulté à sortir du lit sans boiter le matin et surtout, j’étais toujours incapable de courir ou de sauter sans ressentir un inconfort assez grand pour m’empêcher de reprendre mes activités normales.

À l’automne, on m’a tout d’abord prescrit des injections de cortisone (deux, au total) qui se sont avérées inefficaces avant de tenter une injection plus précise et surtout plus douloureuse, mais aussi sans effet sous échographie en février dernier.

La pandémie et le confinement général m’ont permis de me reposer à la maison pendant quelques semaines et honnêtement je crois que mon corps en avait vraiment besoin. Mon rendez-vous post-injection étant prévu le 5 avril, j’ai vu cette rencontre être annulée par le personnel de l’hôpital quelques jours avant, à cause de la Covid-19.

Deux jours plus tard, l’orthopédiste m’appelait pour me demander des nouvelles de mon état et pour savoir si l’injection avait aidé. Suite à ma réponse négative, elle m’a avoué avoir remarqué une anomalie après l’analyse de mon échographie. J’ai donc appris qu’il n’y avait qu’une solution.

Une solution que je n’avais pas envisagée une seule minute.

Elle m’a annoncé que j’allais à nouveau devoir subir une chirurgie afin d’aller examiner de plus près ce qui pouvait me causer mes douleurs constantes. Elle pensait avoir remarqué un petit os qui semblait accrocher et elle voulait aussi aller voir si j’avais des tendons d’atteints.

Le long frisson qui a parcouru mon corps est difficile à expliquer.

J’ai soudainement eu l’impression d’être projetée 18 mois en arrière et d’être atteinte du même choc que lors de l’annonce de ma fracture « non standard ».

J’allais encore une fois passer sous le bistouri, me retrouver cloîtrée à la maison de longues semaines et pratiquement tout recommencer dès le début ?

J’avoue avoir eu besoin de quelques jours pour digérer la nouvelle. Peur, tristesse, angoisse, découragement, confiance que ça allait une fois pour toutes venir à bout de mes douleurs et je l’avoue, un peu de joie à l’idée de passer plusieurs semaines à la maison avec mes hommes pour me dorloter encore une fois.

Mais après le choc initial, je n’ai eu d’autre choix que d’accepter de repasser à travers tout ce processus pour espérer aller mieux.

Pandémie oblige, les chirurgies étaient suspendues pour une période indéterminée et elle n’a pu me donner la date exacte où j’allais repasser sous son scalpel. J’ai raccroché en espérant que celle-ci aurait lieu seulement après l’été, question de ne pas passer la belle saison dans le plâtre et sans béquilles. Surtout qu’elle ne pouvait pas s’avancer quant au nombre de semaines dont j’allais avoir besoin pour me rétablir.

Nous avons donc raccroché et si elle est retournée à ses patients, moi j’ai dû commencer à me préparer mentalement pour ce qui s’en venait. Deux semaines plus tard, je recevais la lettre stipulant que mon nom était bel et bien sur la liste d’attente des chirurgies. J’ai repris le travail à temps plein le 1er juin et je croyais fermement que je n’aurais pas d’autres nouvelles de mon médecin de sitôt.

Le 3 juin, c’est le cœur battant que j’ai raccroché avec le bureau du département de chirurgie. Mon opération était officiellement prévue pour le 16 juin et je devais passer le test de dépistage de la Covid-19 deux jours avant. JAMAIS je n’avais envisagé que ça irait aussi vite. Je pensais même que la chirurgie pouvait être remise jusqu’en 2021.

Le 12 juin serait ma dernière journée de travail et je ne savais pas quand je serais de retour.

Au moment où tu lis ces lignes, nous sommes le 15 juin, la veille de mon opération. J’ai beau savoir ce qui m’attend, j’ai quand même peur.

Même si je sais que tout ira bien et que c’est pour le mieux.

Enfin… je l’espère.

À suivre…

Jennifer Martin
Mathilda profil

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