Inspirée par son ami Simon Boulerice, Catherine Trudeau nous arrive avec un nouvel album jeunesse : Ma vie avec un saumon fumé, paru en 2021 chez les éditions La Bagnole.
C’est l’histoire de Simon, un mignon petit rouquin à lunette (dessiné par Maurèen Poignonec) qui vit avec de l’anxiété. Imagée par un saumon à lunette, son anxiété l’accompagne au fil du livre, dans différentes situations du quotidien, qui peuvent paraître banales pour certaines personnes, mais qui pour Simon, lui demandent beaucoup d’effort. Son anxiété est personnifiée par un mal de ventre qui le tenaille, comme s’il avait mangé du saumon fumé périmé. Le poisson toujours aussi encombrant voit sa taille varier selon le degré d’anxiété de Simon. Le livre démontre bien comment un enfant peut vite se laisser submerger par ses angoisses et perceptions hypothétiques qui l’amènent tout droit vers des pensées catastrophes. Anticiper l’avenir pour Simon (et souvent tout autre enfant), c’est vivre dans un tourbillon de questionnements (Et si?) qui augmente l’angoisse et donne mal au ventre.
Et si? Et si? Et si?
Ce qui l’aide à faire diminuer son anxiété (et même parfois la faire partir) : respirer calmement (pratiquer la pleine conscience), se sentir bien entouré par ses parents aimants, une enseignante bienveillante, des amis présents, etc. C’est un livre qui fait du bien et qui est inspirant, car il n’y a rien de mieux que de comprendre que nous ne sommes pas seuls à souffrir d’anxiété. Ce livre nous montre qu’il est possible de calmer son tourbillon intérieur, par soi-même.
La fin est douce et pleine d’espoir puisque Simon va jusqu’à confronter ses peurs en leur disant qu’il n’a plus peur d’elles. Les questionnements (et si?) prennent de moins en moins de place. Il y parvient en s’accrochant à la voix de ceux qu’il aime, alors il décide de se débarrasser de son saumon en le rendant à la mer.
Ce que j’aime du livre, c’est qu’il est séparé par des évènements, tous commençant par « Il était une fois mon mal de ventre» ou « Il était une autre fois mon mal de ventre». La répétition nous permet de voir à quel point ça peut être envahissant un mal de ventre persistant et qu’on peut en vivre lors de n’importe quel événement. Toutefois, pour balancer le sujet du livre, les dessins sont d’une douceur infinie : fluides, colorés et magnifiques. C’est un beau livre avec une belle morale : ne pas se laisser paralyser par ses peurs. Oui, tout le monde a des peurs, mais il faut essayer de les affronter ou du moins essayer de ne pas nous laisser ensevelir par celles-ci.
Un livre à découvrir en famille!
