Montréal je vais te quitter

Montréal je vais te quitter. Depuis environ quatre ans, je suis moins heureuse dans la ville où j’ai grandi. Je prévois très bientôt quitter la ville où j’ai passé 35 ans de ma vie. Toute ma vie. Ma ville n’est plus ce qu’elle était, ma ville a trop changé. Pour certains de la meilleure façon, mais pour moi, elle ne me convient plus. 

Il y a trop de restrictions depuis environ cinq ans. On change les rues, les trottoirs, il y a à peine d’espace pour stationner les voitures. Les espaces sont remplacés par des pistes cyclables. Les stationnements près des attraits intéressants ne sont pas accessibles ou à un prix de fou. Les transports en commun débordent et se rendre au travail le matin et le soir, c’est l’enfer peu importe le transport utilisé.

Pour ma part, je circule en voiture, oui je pourrais me promener en transport en commun pour me rendre au quartier des spectacles. Mais j’ai des raisons qui selon moi sont valables de me déplacer avec ma voiture. Elle me procure sécurité et bien-être, j’ai ma propre bulle et c’est ce qui m’aide à conserver une bonne santé mentale. Je n’aime pas la proximité des inconnus. J’ai passé la moitié de ma vie et même plus en transport en commun mais aujourd’hui, j’en suis incapable. 

Ce que je déplore de ma belle ville de Montréal, c’est le fait qu’on oblige les citoyens à entrer dans un moule. Il faudrait que j’utilise le transport actif et que je ne possède pas de voiture. Je ne critique pas l’ensemble des changements, il y en a des bons et c’est certain que jamais l’ensemble des citoyens ne sera content. Mais ça me fait de la peine que je me sente sur le bord de la porte de sortie parce que je ne fit pas avec ce que la ville met en place et je sais que je ne suis pas seule. Je trouve que ma ville met des barrières à la visite qui vient d’ailleurs. Mes amies habitent sur la Rive-Sud ou la Rive-Nord et c’est l’enfer lorsqu’elles doivent venir me rendre visite et ça me rend triste. Cette ville, je l’aimais tant et j’aimais la découvrir sous toutes ses coutures.

La fille urbaine en moi est en train de changer. Je change de jour en jour et ce changement fait que Montréal ne me convient plus. J’ai un besoin immense de me rapprocher de la nature, la campagne. Loin du bruit, des lumières et des contraventions de stationnement. Depuis un mois, je cherche concrètement, plus activement, un nouvel endroit où vivre. Un endroit qui répondra à mes besoins. Malheureusement, puisque je travaille au centre-ville et que mes parents habitent Montréal, je dois prendre ça en compte. Je ne m’imagine pas faire plus d’une heure dans le trafic matin et soir et je ne suis pas prête encore à faire un changement de carrière.

Je continue de vivre les choses un jour à la fois, mais l’accumulation a déjà pris le dessus. Montréal, je vais bientôt te quitter.

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