pour qu'il reste des vagues

Critique littéraire du mois – Pour qu’il reste des vagues

Je lis plusieurs romans dans une année, mais une fois de temps en temps, il y en a un qui ressort du lot. Pas nécessairement parce qu’il est spectaculaire, mais parce qu’il réussit à nous accrocher pour de vrai. Pour qu’il reste des vagues c’est exactement ça. Un livre qui surprend par sa douceur, sa justesse et le petit mystère en arrière-plan qui nous pousse à tourner les pages sans trop s’en rendre compte.

Un roman jeunesse qui fait du bien, tout en abordant des sujets pas si légers que ça.

Résumé

Quand Léonie Hamilton arrive au manoir pour passer l’été avec sa famille élargie, elle ne sait pas trop à quoi s’attendre. Elle s’est toujours sentie un peu à part dans cette gang-là, avec leurs intérêts bien loin des siens… Mais tout change quand elle tombe sur le journal intime de sa tante Jeanne, une tante qu’elle n’a jamais connue et qui a disparu mystérieusement à 17 ans. Pourquoi a-t-elle coupé les ponts avec la famille du jour au lendemain? Entre cette énigme intrigante, les escapades avec son amie Olivia et les moments partagés avec Mateo, le charmant jardinier, Léonie est sur le point de vivre un été qu’elle n’oubliera pas de sitôt.

Ma critique

Avec Pour qu’il reste des vagues, Benoit Picard nous offre encore une fois un roman qui brille par la justesse de ses personnages et la richesse de son univers. Ce que j’aime dans ses livres, c’est qu’il n’a pas peur d’explorer les zones grises, les non-dits, les tensions familiales, les questionnements identitaires. Et ce roman ne fait pas exception.

Dès les premières pages, on rencontre Léonie, une jeune femme en plein flou, coincée dans les attentes d’une famille influente qui semble avoir tout prévu pour elle. Mais voilà que l’été au manoir familial vient tout chambouler. Entre les balades dans le jardin, les confidences avec une amie, la présence discrète de Matéo le jardinier… et surtout la découverte du journal de sa tante Jeanne, disparue mystérieusement à 17 ans, Léonie sent quelque chose se réveiller en elle.

Ce que j’ai trouvé puissant dans ce roman, c’est la façon dont trois générations de femmes :Jeanne, Béatrice et Léonie, se répondent à travers le temps, les écrits, les choix. Le passé et le présent se mêlent dans une tension douce, jamais forcée, mais qui garde notre attention jusqu’à la dernière page. Et à travers tout ça, l’auteur prend le temps de construire des relations humaines vraies : une belle complicité frère-sœur, un amour adolescent bouleversant, des liens de loyauté et de rébellion qui résonnent fort.

C’est un roman qui parle d’émancipation, de liberté, de quête de sens. Un roman où chaque personnage a ses blessures, ses rêves, ses dilemmes. Et c’est peut-être pour ça qu’on s’y reconnaît autant.

J’ai dévoré le roman en 3 jours, j’ai vraiment vécu un petit deuil après l’avoir terminé, comme après chaque roman de Benoit. La plume de cet auteur est d’une sensibilité remarquable, profondément à l’écoute des émotions, des doutes et des élans intérieurs de ses personnages féminins, au point où on oublie parfois que c’est un homme qui les écrit.

Je te suggère fortement d’ajouter Pour qu’il reste des vagues à ta pile de lecture cet été (ou à n’importe quel moment!).

Jennifer signature