Attention : une opinion impopulaire sera présentée ici. Je vous l’admets haut et fort : je ne suis plus capable de l’été. La chaleur, l’humidité, le soleil plombant, les moustiques, les costumes de bain et les shorts… pu capable !! Il y en a certains pour qui tout cela est synonyme de bonheur. Moi, ça me va pendant quelques semaines, même un mois ou deux… mais rendu en septembre, je n’ai plus qu’une seule envie, c’est de pouvoir m’emmitoufler dans des vêtements chauds et faire des activités extérieures sans suer ma vie !
Quand le printemps arrive, je partage l’excitation de tous les Québécois, et je vire moi aussi un peu surexcité quand le premier 15 degrés se pointe le bout du nez. Je vous dirais même : je suis toute émoustillé au premier 10-12 degrés. On enlève 50 % de nos vêtements, on descend les vitres d’auto, on a soudainement le goût de faire le ménage de la maison au grand complet. Puis arrive subrepticement l’été avec sa chaleur, et bien propre à nous, son humidité. L’été, c’est quand même le fun. Les baignades, les barbecues entre amis. Travailler sur son p’tit bronzage. Prendre une sangria sur une terrasse. J’apprécie grandement, comme tout le monde. Mon problème, c’est quand il y a des excès. Excès de température : supérieur à 30 degrés, ou encore excès en matière de durée : l’été qui s’étire jusqu’au mois d’octobre. C’est là que je commence à chialer et à me plaindre, au grand plaisir de mon entourage !
Avec de la chance, quand ce texte paraîtra, on en aura fini des 40 degrés et on se sentira un peu plus en automne. Mais en ce moment, on est à une semaine du mois d’octobre et il fait 40 degrés. Tout le week-end, les températures ont été si élevées que la plupart de mes voisins ont fait le party sur le bord de la piscine. Moi, j’ai fait tout mon possible pour ne pas sortir dehors ! Je suis restée à l’air climatisé à cuisiner de la compote de pommes en prétendant que c’est l’automne, tel qu’originalement convenu avec Dame Nature. Je me rappelle quand j’étais jeune et qu’il neigeait au mois d’octobre. Quand on était obligé de mettre notre suit d’hiver en dessous de notre costume d’Halloween. Avec le réchauffement planétaire, c’est clair qu’on s’éloigne de cette tendance. Les jeunes cette année vont pouvoir passer l’Halloween déguisés en surfeurs et en sirènes, et personne ne sera inquiet qu’ils attrapent la grippe !
Je me sens un peu seule de mon côté pro-automne et hiver. Les partisans sont rares. L’automne et l’hiver sont vraiment mal-aimées. Pourtant, ce sont de loin mes saisons préférées. L’argument principal pour vous faire aimer l’automne, c’est les couleurs. De mon côté, c’est vraiment plutôt la baisse de température qui me fait du bien. Et même, à un certain degré, la diminution de la durée de clarté. On dirait que ça me calme l’esprit. Entre prendre une marche en plein soleil et une marche à la noirceur, celle dans le noir va m’apaiser beaucoup plus. Et j’adore la fraîcheur. J’aime sortir dehors et avoir les joues et le bout du nez rougis par le vent. J’aime pouvoir mettre un manteau, des pulls à manches longues, des foulards, des hoodies, des mitaines… L’emmitouflage, je trouve que ça réchauffe l’âme en même temps. On se sent bien au chaud, en sécurité. Un peu comme traîner une doudou, mais en version adulte et publiquement acceptable.
Ma saison préférée, c’est l’hiver. Je sais, ce qu’il y a d’encore pire que de dire « j’haïs l’été », c’est de dire « j’aime l’hiver ». Mais j’aime ça ! Quand la première neige tombe, j’ai l’air d’une enfant de 5 ans et je reste devant la fenêtre à m’émerveiller durant quelques minutes. Bizarrement, c’est la saison où je fais le plus de sports ! Je vais spontanément vouloir aller dehors beaucoup plus souvent en hiver qu’en été. J’ai de la difficulté à justifier cette tendance rationnellement… En fin de compte, ce qui me plaît de l’hiver, c’est que la neige m’apaise et que le froid me revigore. C’est un mélange de se sentir en paix et en vie en même temps.
Mais bon, malgré mes préférences, je reste quand même une vraie de vraie Québécoise… et un mois ou deux après le début de l’hiver, je fais comme tout le monde et je chiale que j’ai hâte à l’été !