mes cauchemars

Mes cauchemars

Je ne me souviens plus quand ça a commencé. En fait, oui. Je crois que mes cauchemars sont apparus après mon agression. Mais dans mes vieux souvenirs, je me souviens que j’en faisais aussi lorsque j’étais plus jeune. Je me réveillais dans la nuit, et j’allais me coucher au pied du lit de mes parents. Je crois avoir fait ça longtemps. Sauf qu’aujourd’hui, mes cauchemars me créent beaucoup de problèmes.

J’ai eu des passes où je dormais très bien ; que de beaux rêves ou un oubli complet de ma nuit. C’est quand j’ai commencé à parler de mon agression que mes cauchemars se sont mis à augmenter et sont devenus plus sombres. Revivre cette soirée-là, encore et encore. Depuis que j’habite seule, c’est arrivé quelques fois. Maintenant, je suis en mesure de mieux gérer la crise qui suit mes cauchemars, mais les répercussions physiques et mentales sont encore difficiles.

Je me souviens quand j’étais encore avec mon ex. Il arrivait quelques fois pendant la nuit où il me réveillait en me flattant le dos et en me chuchotant « ça va, je suis là ». Il prenait mes mains qui étaient complètement dures et les détendait doucement. Je me rendormais avec un sentiment de sécurité. Il me disait que je parlais, que j’avais l’air d’avoir peur. Je comprenais dans quel contexte j’étais dans mes rêves. La plupart du temps, je n’avais pas de souvenirs de ce dont j’avais rêvé, heureusement. Mais je m’en doutais et ce doute me grugeait.

Avec mon psychologue, on n’a pas vraiment décortiqué les événements que j’ai vécus étant jeune, la raison de mes nuits agitées. Mais, en ce moment, j’en parle de plus en plus en thérapie et ça me ramène 19 ans en arrière. Déjà 19 ans que j’ai cette lourdeur sur mes épaules.

Depuis que j’habite seule, je me réveille quelques matins avec le corps entier qui me fait mal, et l’intérieur de mes paumes de mains avec des traces d’ongles et, quelquefois, ensanglantées. Je suis épuisée et j’ai le motton dans la gorge. Encore une nuit où j’étais dans cette ruelle, avec lui, avec eux. Mais j’en ai rarement le souvenir. Il n’y a que mon corps et ma fatigue pour m’éclairer sur la nuit que je viens de passer.

Pour l’instant, il n’y a rien à faire. Quand je sens l’angoisse ou l’anxiété trop présente, je prends ce qu’il faut pour dormir profondément. Mais, le reste du temps, je n’ai pas l’impression que les cauchemars envahiront mes rêves. Je peux avoir passé la plus merveilleuse des journées, ma nuit peut être terrible.

Mes cauchemars font partie de ma vie. Ce noir souvenir qui vient me hanter quelques fois dans mes rêves, juste pour me rappeler que c’est bien arrivé, que c’est réel et, surtout, que ce n’est pas tout à fait réglé.

Karelle gauthier

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