J’attendais ce moment en vivant un mélange d’appréhension et d’excitation, vous savez, un petit pincement au cœur et une grande fierté à la fois? Le jour J est finalement arrivé : la rentrée à la maternelle de mon plus jeune!
Même si je pensais avoir isolé chaque variable afin de m’assurer que tout se déroulerait au quart de tour pour cette importante journée, j’ai échoué! Tout n’a pas été aussi rondement que je l’aurais souhaité. Voici donc le récit d’une mère couveuse qui doit laisser voler son oisillon.
Afin d’être bien préparée, la veille de la rentrée scolaire, j’appelle à l’école afin de connaître le fonctionnement lors de l’arrivée des plus jeunes en autobus scolaire.
J’hésite à faire prendre l’autobus à mon garçon, mais il a tellement hâte de faire comme sa grande sœur et d’embarquer dans l’autobus, que je ne peux lui enlever ce plaisir. À l’école, on me répond de ne pas m’inquiéter, que les éducatrices accueillant les élèves de la maternelle seront dans la cour et auront un ballon. Elles seront donc faciles à reconnaître.
Je brief tout mon monde et demande à ma plus grande d’amener son petit frère à une personne avec ballon lors de leur arrivée dans la cour d’école.
Le matin du jour J, l’excitation est palpable. Nous attendons l’autobus avec beaucoup d’enthousiasme pendant que je me répète intérieurement le mantra : lorsqu’il va monter dans l’autobus, je ne pleurerai pas, lorsqu’il va monter dans l’autobus, je ne pleurerai pas, lorsqu’il va monter dans l’autobus, je ne pleurerai pas.
L’autobus arrive, mes enfants embarquent, je ne pleure pas, j’ai réussi! Comme tous les parents à la rentrée, je fais des bye bye à l’autobus. Je cours ensuite à ma voiture. J’ai décidé de suivre l’autobus, hé oui! Vous savez, juste pour voir comment ça se passe.
Je garde une certaine distance sur la route afin de ne pas me faire démasquer par d’autres élèves dans l’autobus. Le chauffeur ne semble pas trop connaître les détails de son trajet et se trompe à deux reprises. Pendant ce temps, l’heure avance. Si la tendance se maintient, l’autobus sera en retard pour la cloche.
Celui-ci arrive finalement dans la cour d’école et, tel que prévu, la cloche a déjà sonné. Je stationne mon auto suffisamment loin pour observer en catimini. Tous les autobus ont déjà quitté, sauf évidemment celui de mes enfants qui vient d’arriver. Les élèves ont pris leur rang et commencé à entrer dans l’école et surprise!, il n’y a personne avec des ballons.
Je vois ma fille et mon garçon qui cherchent, ils ne voient personne avec un foutu ballon. Ma fille montre à son frère où il doit se diriger pour entrer au service de garde et de peur de se faire réprimander pour un retard en classe, elle court pour suivre son rang.
Mon garçon se rend à la dite porte, mais n’est pas capable de l’ouvrir puisqu’elle est barrée. Comme dans la majorité des écoles en 2018, il faut sonner pour que la porte s’ouvre.
Le problème, c’est que je ne lui ai pas montré le truc de la sonnette! Voyant qu’il cherche une autre porte et que la cour d’école est quasiment vide, je décide d’aller à sa rescousse, en courant s.v.p.! Au total, on parle d’environ 10 minutes.
En arrivant près de lui, il avait déjà réussi à demander de l’aide à un professeur qui tardait avec ses élèves au fond de la cour. Quand j’arrive, il me répond calmement qu’il est ok et que le professeur va l’amener au service de garde (c’est à ce moment dans mon récit que j’aurais dû quitter en lui donnant un gros bisou et en lui disant que j’étais fière de lui). Au lieu de quitter, j’insiste pour l’accompagner moi-même au service de garde et c’est seulement une fois à l’intérieur qu’il se met à pleurer pour ne pas que je parte.
Big fail!
Vient le temps des « j’aurais dû »…
- J’aurais dû accepter de ne pas avoir été en mesure de contrôler toutes les variables.
- J’aurais dû faire confiance à mon enfant.
- J’aurais dû le laisser se débrouiller seul, puisqu’il n’était pas en danger de mort imminente.
- J’aurais dû respecter son désir de faire les choses seul et ainsi obtenir satisfaction d’avoir trouvé une solution lui-même.
Vous savez la fameuse phrase « Je suis capable tout seul »? Elle prend tout son sens dans plusieurs situations. Alors, si vous êtes une mère couveuse comme moi, gardons un œil sur nos enfants, oui bien sûr, mais tranquillement apprenons à leur faire confiance. Ils sont encore plus débrouillards que nous le croyons et de toute façon, y’a pas le feu!