Je n’ai jamais écouté Sex and the city, mais j’en ai tellement entendu parler. Je me suis fais regarder croche à plusieurs reprises en affirmant ne pas l’avoir regardé. Comme si j’étais passée à côté de quelque chose de vital. Pourtant, après avoir vu les deux films, je n’étais pas plus tentée par la série. Il y a une certaine glorification autour de Sex and the city et l’annonce du retour m’a complètement avalé. Tellement, que je me suis achetée la série complète lorsque je suis tombée sur celle-ci en friperie. Un gros 20.00$ plus tard, je retournais à la maison avec les 6 saisons. En trois mois, je n’ai pas visionné un seul épisode. Mais, j’ai lu le livre Mr.Big d’India Desjardins parce que de un, j’adore tout ce qu’elle écrit, de deux, le sujet m’intéresse beaucoup – soit la glorification des relations toxiques – et de trois, j’étais trop curieuse pour ne pas le lire malgré mon absence totale de connaissance sur cette série et ses personnages.
J’ai donc entamé ma lecture avec beaucoup de curiosité, d’ouverture et de concentration. Dès les premières pages, je suis tombée dans un état second. Ni le manque de caféine, ni mon ventre qui criait famine n’ont pu relever mes yeux des pages. 192 pages plus tard, j’étais sur le cul. Physiquement bien entendu, j’étais déjà bien assise, mais mentalement aussi. Chaque mot, chaque questionnement, chaque affirmation, chaque analyse m’est rentrée dedans comme si je venais de découvrir la vérité absolue. Ce livre a confirmé plusieurs pensées et malaises que j’ai lorsque je visionne un film, une série ou bien que je lis certains livres. Que ce soit des œuvres d’il y a plusieurs années ou de maintenant, il règne encore une glorification malsaine des relations toxiques évidentes. Je n’ai pas d’exemple concret qui me vienne à l’instant même, mais cibole que les œuvres culturelles peuvent envoyer des messages qui vont à l’encontre de tous les combats sociaux actuels.
India Desjardins décortique très bien la série Sex and the city, mais principalement la relation entre Big et Carrie, le pourquoi du titre du livre. Parce que des personnages comme lui, il y en a plus qu’on peut le croire. Elle y va d’analyses de situations très bien décrites et elle a tout à fait raison, c’est dérangeant quand tu prends le temps de bien l’évaluer.
J’ai beaucoup aimé la ligne directrice de son livre, en plus d’aborder principalement la relation toxique entre Big et Carrie, elle parle des films Grease, Sixteen Candles et Love Actually que j’ai tous déjà vu et adoré. En réécoutant les films, j’ai pu comprendre encore plus ce qu’India Desjardins mentionne dans son livre : l’inégalité et les préjugés, mais aussi la pression mise entièrement sur les femmes. « Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants. » mais la femme a dû changer sa personnalité et son apparence (si on prend comme exemple le film Grease) pour enfin vivre le conte de fée qu’elle souhaitait, avec un homme qui, lui est resté lui-même, avec son comportement problématique, macho et à la limite mysogine.
Non, je ne suis pas en colère. Je réagis simplement à la prise de conscience que ce livre m’a fait vivre et surtout, ça me fait du bien de pousser mes réflexions sur ce que je consomme comme films, séries. Ne pas idéaliser ce qui à la base ne devrait pas l’être, mais qu’inconsciemment on idéalise parce que c’est tellement cute. Oui, j’ai toujours eu le réflexe d’idéaliser les couples dans les films d’amour, des fois à m’en faire du mal avec le fameux « Ça ne m’arrivera jamais, je ne suis pas assez XYZ » accompagné de frustration, de déprime et de discours rabaissant envers moi-même. Mais quand on y pense, on a pas toujours à envier ce genre d’histoires qui au fond, sont réellement plus toxiques que ce qu’on voudrait nous faire croire.
Est-ce que je vais finir par écouter Sex and the city? Probablement que oui, pour voir si la suite aura plus de respect pour le personnage de Carrie, qu’elle mérite amplement.
Résumé :
La fiction pourrait-elle influencer notre perspective du monde, et plus particulièrement nos relations amoureuses? En décortiquant la relation entre Mister Big et Carrie, deux personnages centraux de la série Sex and the City, India Desjardins tente de démontrer, avec un regard bienveillant, que cette relation présentait tous les traits de la violence psychologique. Et que la finale, qui trouve encore un écho aujourd’hui dans la culture, n’était peut-être pas aussi heureuse qu’on pourrait le croire.
Une réflexion tout en nuances sur les comédies romantiques et leur impact sur nos amours.
Photo de couverture : crédit AP File