Folie Urbaine 35 ans

Je ne peux pas croire que j’ai 35 ans…

Aujourd’hui, c’est mon anniversaire.

J’ai 35 ans. Pis je capote. Plus qu’à 30. Mais sûrement moins qu’à 40. Quoiqu’à 40 ans, je vais peut-être accepter mon sort comme une fatalité. Ou ça va être comme on le dit souvent : « La vie commence à 40 ans. » Je vous en reparlerai peut-être dans 5 ans.

Mais aujourd’hui, je célèbre 35 années passées sur cette Terre.

Je ne peux pas croire que ça a passé si vite. Je n’arrive pas à statuer si j’ai vraiment vécu TOUT ça dans les dernières années. Ou si j’ai vécu JUSTE ça en 35 ans. J’oscille entre les deux. Quand je pense à mes années scolaires que j’ai trouvées interminables ou que je pense à l’année où je suis devenu maman, la notion de temps ne peut être plus différente. La vie file à toute allure.

Entre le moment où je mâchouillais mes crayons tout en griffonnant le nom de mon kick du moment dans mon agenda et celui où je visite les différentes écoles secondaires où mon fils ira dans 18 mois, j’ai l’impression qu’il n’y a que quelques semaines. Comment j’ai pu en arriver là aussi vite ?

Maintenant que j’ai passé à travers la plupart de mes crises d’identité, de mes tourments d’adolescentes, de mes nombreuses peines d’amour, de ma haine envers l’algèbre, de l’intimidation que j’ai subie et la plupart de mes premières fois, je vais devoir traverser ça à nouveau, mais dans un nouveau rôle. Celui de la mère qui veut le bien de son ado, mais qui comprend dont rien à ce qui se passe vraiment dans sa tête.

Alors qu’avant, la nourriture, mon poids, mon couple, ma santé, mon épargne à planifier pour mes années de retraite n’étaient pas des sujets avec lesquels je me cassais la tête, maintenant ils m’empêchent de dormir comme mon kick d’adolescente arrivait à le faire.

35 ans.

Non, j’ai beau l’écrire, ça n’atténue pas le choc.

Le choc de penser que ma jeunesse est maintenant complètement derrière moi. Ok, depuis mes 30 ans, je crois qu’on peut dire que je suis une adulte et non une jeunesse. Mais jusqu’ici, j’étais encore dans le déni. Même si je suis une maman, même si je paye ma maison, que j’ai un emploi stable depuis plusieurs années et que je ne vais plus à l’école. Pour moi, j’étais encore jeune quand même parce que je mange encore des jujubes, que je ne me tanne pas de regarder de vieux épisodes de Beverly Hills 90210, que j’aime toujours m’acheter des bijoux chez Ardene et que je gosse encore mon père chaque fête pour qu’il me cuisine mon shortcake aux fraises.

Moi qui caresse le rêve d’aller en Californie, je vois les années passer et le Golden Gate me semble toujours aussi loin. Moi qui ai toujours voulu avoir ma maison sur le bord de la mer, je commence à placer le reste de mes espoirs dans un condo en Floride pour mes vieux jours. Moi qui voudrais sauter en parachute un jour, mais qui m’imagine de moins en moins avoir la folie nécessaire pour passer la porte de l’avion.

Je dois maintenant regarder les crèmes antirides dans la section « peau-pas-encore-mature-mais-plus-fraîche-non-plus ». Je dois maintenant me laisser tomber en bas de mon lit le lendemain d’un entraînement trop vigoureux parce que je n’ai plus l’agilité que j’avais. Je dois maintenant commencer à envisager le fait que bientôt, pour les ados, je serai vraiment rendue juste une « madame » et non pas une fille encore cool pour son âge. Que mon fils dira à ses amis : « Bof, elle, c’est ma mère. » plutôt que « Hey, c’est ma maman ! » avec un grand sourire content quand j’irai le chercher devant ses amis. Une chance qu’il me dit encore que je suis toujours la plus belle à ses yeux. C’est peut-être niaiseux ou superficiel, mais ça m’aide à accepter qu’il grandisse.

Je dois aussi tranquillement faire le deuil de la fille que j’étais quand j’ai rencontré mon chum. Tsé la fille pimpante, toujours arrangée qui le regardait avec des étoiles dans les yeux et qui cherchait toujours 1001 choses romantiques à faire pour lui faire plaisir ? Heureusement qu’il me dit souvent que la femme que je deviens est encore mieux que celle qu’il a rencontrée. Pis ça, ça me rassure. Pis ça m’aide aussi à accepter que je vieillis.

Faque c’est ça. J’ai 35 ans.

Pis c’est la vie.

jennifer-signature-02-jpg verifiedjenevieve

2 Comments

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *