Je suis frustrée.
Frustrée de devoir me battre.
Frustrée parce qu’être, c’est une bataille.
Être une femme.
Être une femme de la communauté LBGTQIA+.
C’est là qu’être devient un exploit.
Être devient s’affirmer.
Être devient se positionner.
Être devient politique.
Et ça, pour moi, c’est beau et frustrant.
Beau, parce que je trouve admirable de voir des femmes fortes.
Émouvant, parce que je suis fière de qui je suis.
Merveilleux, parce qu’on se réunit, parce qu’on ressent, parce qu’on partage.
Mais quand être devient politique, c’est aussi frustrant.
C’est prendre conscience qu’il y a bataille.
Prendre conscience qu’il y a encore des inégalités et des oppressions.
Frustrant, mais épuisant aussi.
Épuisant, parce que prendre conscience de cela, c’est révoltant.
C’est vouloir agir.
C’est aussi se sentir impuissante.
Impuissante, parce qu’on ne peut pas tout changer et, encore moins, le faire rapidement.
Parce que le changement, ça prend du temps, ça prend des personnes extraordinaires, ça prend des actions, et tant d’autres choses.
Crédit : Les folies passagères. Pour voir la publication et la suite du texte, c’est ICI.
C’est frustrant, parce que, parfois quand je donne mon avis sur des enjeux qui concernent les femmes ou la communauté LGBTQIA+, c’est perçu comme étant représentatif de ce dit groupe. Et ce n’est tellement pas le cas. Être ne devrait pas signifier représenter à tout moment.
Frustrant, parce que faire partie ne veut pas dire représenter.
S’identifier à ne veut pas dire représenter.
Et à l’inverse, ce n’est pas parce que je m’identifie à femme féministe de la communauté LGBTQIA+ que j’endosse tout ce que ces mouvements et personnes, qui en font partie, disent et font.
Je ne suis pas que ces identités et ces mots.
Frustrant aussi parce qu’il faut parfois expliquer, s’expliquer.
Parce que lorsqu’on est issu d’une minorité, les autres s’attendent parfois à ce qu’on se définisse, à ce qu’on définisse multiples termes, qu’on explique notre réalité.
Être devient parfois éduquer.
Ces mots, étiquettes, identités, me permettent de me définir, de moi à moi. Et oui, parfois, de moi aux autres. Quand je le décide. Parce qu’il est parfois important pour moi d’expliquer à d’autres qui je suis, comment je perçois mon identité. Mais il est important que les étiquettes soient posées par les personnes elles-mêmes et non pas par d’autres, d’un regard extérieur.
Extérieur, limitatif et oppressant.
Ces étiquettes peuvent être, pour certains, rassurantes, libératrices.
Pour d’autres, réductrices et suffocantes.
Chacun ses choix, ses sentiments, sa validité.
Alors, à nous, femmes, personnes issues d’une minorité, à nous qui devons-nous expliquer, à nous qui sommes parfois invisibilisées : crions! Crions pour s’assurer d’être entendues et reconnues. Mais rappelons-nous aussi que c’est parfaitement correct de prendre des journées off, où nous ne faisons qu’être, sans tout le reste. Parce qu’on a le droit d’être fatiguées, d’être frustrées et de juste passer au travers de la journée.
One Comment
Lynell Estevane
I’d must verify with you here. Which isn’t one thing I normally do! I enjoy studying a put up that can make individuals think. Additionally, thanks for permitting me to comment!