Assumer ses choix

Assumer ses choix, une année à la fois…

J’aurai bientôt 39 ans. La quarantaine qui se pointe à l’horizon, ça me fait rusher un peu, je l’avoue. Je pourrais tomber dans tous les clichés et dire que j’ai encore 19 ans d’âge mental, que je me sens jeune de cœur et que 40 est le nouveau 30.

Mais je ne le ferai pas.

Parce que j’essaie tous les jours d’assumer l’âge que j’ai, d’assumer la personne que je suis, les choix que je fais, les décisions que je prends et les chemins que j’emprunte.

J’essaie tous les jours d’assumer les détours qui me font dévier de la belle route toute tracée que d’autres ont empruntée sans regarder derrière alors que moi, je me laisse encore distraire par les 1001 possibilités.

Tous les jours, j’essaie de laisser tomber ce qui ne m’appartient pas.

Comme les émotions des autres.

Comme leurs jugements aussi.

Le travail d’une vie quoi…

Assumer ses choix, ça ne se fait pas en criant «ciseaux». Aussi loin que je peux remonter dans mes souvenirs, j’ai toujours eu l’impression de marcher sur une corde raide quand venait le temps de prendre une décision. Encore plus quand je devais la justifier et tenir mon bout.

La pression est si grande d’entrer dans le moule. De faire comme tout le monde. De rassurer les autres par rapport au fait que les décisions qu’on prend n’invalident en rien celles qu’ils prennent eux.

Je pourrais trouver plusieurs exemples concrets, mais celui auquel je pense le plus souvent est somme toute très banal : avoir une voiture neuve.

Je n’en ai jamais eu et je compte bien ne jamais en avoir. Pas parce que je n’aime pas les autos, pas parce que je n’aime pas conduire, pas parce que je n’en ai pas les moyens.

Mes raisons personnelles ne sont pas moins nombreuses pour autant.

Peut-être un peu parce que j’ai envie de me rebeller contre la société capitaliste dans laquelle j’évolue et dont la voiture neuve démontre un certain standard qu’il faut atteindre pour «réussir». Peut-être aussi parce que je préfère mettre mon argent ailleurs que sur une carcasse de ferraille qui perd trop de valeur dès qu’elle sort du concessionnaire pour prendre d’assaut les routes brisées du Québec. Ce n’est pas parce que je ne me définis pas par une voiture, que je ne ressens pas le besoin de m’en acheter une simplement pour m’afficher avec celle-ci.

Cela dit, le plus important à retenir dans cet exemple, c’est que je fais ce que je veux. Et que je laisse aux autres la possibilité d’en faire autant.

Je n’affirme pas que mes choix sont meilleurs que les autres, même si, il m’arrive de le penser. Tout comme les autres doivent penser que je suis dans le champ avec mon raisonnement de simpliste qui préfère se payer un voyage, une virée de magasinage ou juste mettre le montant de la mensualité d’une voiture neuve dans un CELI pour plus tard.

Plusieurs autres exemples me viennent en tête. Notre décision de n’avoir qu’un enfant, de vivre dans une vieille maison qu’on prend plaisir à rénover, de ne pas entretenir adéquatement les liens familiaux… je pourrais en nommer des dizaines de choix que j’ai faits qui ne correspondait pas à un idéal véhiculé collectivement.

On a beau se vanter d’être impassible aux jugements des autres, on a tous une partie de nous-mêmes qui dit le contraire. Qui veut que nos choix soient approuvés par tous pour ne pas avoir à se justifier.

Est-ce que c’est plus facile de prendre des décisions avec les années? Est-ce qu’on finit un jour par se dire vraiment «Fuck that, c’est mon choix pis c’est ça qui est ça» sans tout remettre en question chaque fois?

On s’en reparle dans quelques années.

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